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Mort d'Hugo lors d'un match de hockey à Dunkerque: des amendes requises contre le club et la patinoire

22/10/2024

Extrait de : ARTICLE PUBLIE DANS BFM, le 11/10/2024, par Clément Kaminski avec Alexis Lalemant. 

"À l'aune de ce qu'il s'est passé, de l'instruction qui a eu lieu à l'audience, on comprend quand même que la sécurité n'a pas été respectée et qu'on aurait pu prendre des mesures pour éviter le drame", estime Me Blandine Lejeune, avocate des parties civiles.

D'après l'avocate, la mise à niveau sécuritaire de la patinoire ne représentait pas forcément une priorité "car celle de Dunkerque était désuète, une autre était en construction et donc tout le monde a un peu laissé tomber, n'a pas pris la mesure de la gravité du danger qu'encouraient les spectateurs".

 

Au sortir de son réquisitoire, la procureure de la République a requis deux peines de 50.000 euros d'amende à l'encontre de l'exploitant ainsi que pour le club de hockey. La Fédération française de hockey, elle, a été épargnée par le ministère public.

 

(...)

 

Le procès des Corsaires du Hockey sur Glace Dunkerque (HGD) et de l'exploitant de la patinoire Michel-Raffoux s'est ouvert jeudi devant le tribunal correctionnel de la sous-préfecture du Nord, dix ans après la mort du petit Hugo Vermeersch.

 

Âgé de 8 ans, le garçon assistait à un match entre Dunkerque et Reims le 1er novembre 2014, lorsqu'il a été mortellement touché par un palet l'ayant frappé derrière l'oreille.

 

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Tentative de féminicide : "Elle met du temps, mais la justice passe"

22/10/2024

ARTICLE PUBLIE DANS LES JOURS, le 09 octobre 2024,recueilli par Pierre Bafoil, Photographie par Aimée Thirion

 

Quelques secondes ou à quelques centimètres près, cela aurait pu être le procès d’un féminicide. « Le 103 de l’année 2020 », rappelle devant la cour d’assises du Nord, à Douai, Blandine Lejeune, l’avocate d’Allyssia Davaine, survivante d’une tentative de meurtre pour laquelle était jugé son ex-compagnon, Johnny Verslype, du 3 au 8 octobre. 

Il y a quatre ans jour pour jour, dans la nuit du 7 au 8 octobre 2020, cet homme alors âgé de 30 ans tire deux balles dans le ventre d’Allyssia Davaine à l’aide d’une arme de guerre (lire l’épisode 21 de la saison 1, « “Je sais que j’avais les yeux ouverts, mais c’était noir. Il m’avait tranché la gorge” »). La jeune femme, de huit ans sa cadette, est assise dans sa voiture, garée devant leur ancien domicile conjugal, à Wattrelos, dans le Nord. Dans l’habitacle, côté passager, il y a son nouveau compagnon, Valentin K. Au deuxième coup de feu, il sort de la voiture. « Je lui ai fait signe de partir, se souvient Allyssia Davaine à l’audience. Ça ne servait à rien qu’il reste. » Johnny Verslype le braque avec son pistolet-mitrailleur qui vient de s’enrayer et lui ordonne de dégager. Valentin K. fonce frapper aux portes alentour pour chercher de l’aide. Alertés, plusieurs voisins préviennent les secours. Johnny Verslype, lui, rentre dans la maison. Il en ressort quelques instants plus tard, armé cette fois d’un « couteau à steak », comme il dit. Il retourne à la voiture, le plante dans le cou de son ex-compagne, lui tranche l’artère et tourne les talons. Il entreprendra ensuite, en vain, de se suicider de la même manière.

 

Allyssia Davaine survivra miraculeusement. Pour cette tentative d’homicide par ex-conjoint, crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité, Johnny Verslype a écopé de quinze ans de prison. Moins que les vingt requis par l’avocat général, Florian Pappo, mais assortis d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi sociojudiciaire de cinq ans, ainsi que d’une injonction de soins. « Satisfaisant », a commenté sobrement sa victime.

 

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Les agresseurs d’un camping-cariste au port de plaisance à Deûlémont en 2021 condamnés

10/11/2023

 

Le 13 juin 2021, à Deûlémont, un camping-cariste alors âgé de 35 ans est frappé à coups de pied et de bouteilles en verre, par deux jeunes qui étaient jugés ce mardi à Lille. Les agresseurs ne connaissaient pas la victime. Le procès n’a pas permis de savoir ce qui a provoqué leur déchaînement de violence.

 

ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 1er novembre 2023, par Chantal David

 

Ce mardi, à l’écran de la salle d’audience de la 6e chambre correctionnelle, le crâne de Benjamin T., 37 ans, apparaît en gros plan. Une première image montre une balafre suturée qui traverse horizontalement la tête au sommet. La seconde laisse voir un cuir chevelu découpé jusqu’à l’os sur tout un côté. Benjamin T. dira à la barre : « On m’a remplacé un morceau de boîte crânienne par une plaque de titane. » Il n’entend plus de l’oreille gauche. Il a perdu son emploi de boucher : « Inapte. » Me Blandine Lejeune indiquera qu’il n’est toujours pas possible de chiffrer son préjudice : « Les blessures ne sont pas consolidées. Ils lui ont brisé sa vie. »

 

L’homme a été agressé le 13 juin 2021 à Deulémont. Il passait une soirée tranquille près de son camping-car, sur l’aire réservée au port de plaisance. Deux couples de jeunes sont arrivés pour tirer un feu d’artifice. Rien ne laisse alors présager que la soirée va dégénérer dans une violence inouïe.

 

Des coups à la tête

 

Ce mardi, au tribunal, Djezon D., 25 ans et Romain T., 26 ans ne relèveront la tête que pour exprimer des regrets. Ils sont jugés pour des violences qu’ils ont reconnues. Ils étaient allés se livrer à la gendarmerie de Quesnoy-sur Deûle dès le lendemain. Le président Ludovic Duprey multiplie les questions. Les deux prévenus répondent seulement qu’ils avaient beaucoup bu. Le juge insiste : « C’est incompréhensible. On a deux jeunes gens qui sont capables de demander poliment l’autorisation de tirer un feu d’artifice, qui gardent dans leur voiture les bouteilles vides de leur soirée pour ne pas les jeter n’importe où, et qui, en même temps, sans qu’on sache pourquoi, vont chercher ces bouteilles pour frapper un homme, qu’ensuite, ils rouent de coups de pied, une fois qu’il tombe au sol. »

 

Les amies des prévenus et ceux de la victime n’ont pas su davantage expliquer les causes de l’agression. Il y a eu une première altercation quand les prévenus, se pensant suivis par une voiture également sur place, en ont parlé à Benjamin T. qui est allé voir les occupants. « Quand il est revenu, on a eu l’impression qu’il se moquait de nous », dira Djezon à la barre. Des invectives sont alors échangées. Benjamin T. rentre dans son camping-car puis, face à l’insistance des jeunes, ressort les menacer avec son hachoir de boucher.

 

« Cela aurait pu finir en cour d’assises »

 

« Vous convenez qu’on aurait pu en rester là, non ? », observe le juge. Mais alors, Romain secoue le camping-car. Djezon jette des bouteilles vides faisant exploser les vitres. Benjamin T. ressort et reçoit une bouteille en pleine tête.

 

« Cela aurait pu finir devant la cour d’assises avec une issue fatale », soulignera la procureure Émilie Droit, justifiant néanmoins le jugement en correctionnelle : « Rien dans le dossier ne révèle une intention de tuer. »

 

Les avocats de la défense plaident sur la personnalité de jeunes insérés, avec des compagnes et des métiers et leur éviteront l’incarcération. Me Antoine Chaudey relève néanmoins un mal-être et une colère emmagasinée depuis l’enfance chez Djezon D. Me Quentin Mycinski, conseil de Romain T., insistera sur « sa capacité d’empathie et de remise en question ».

 

Le tribunal a retenu les peines demandées par le parquet : quatre ans de prison dont trois sous sursis probatoire pour Djezon D. et trois ans de prison dont deux sous sursis probatoire pour Romain T. Ils purgeront la partie ferme de la peine sous bracelet électronique.

 

 

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Un commerçant jugé pour avoir giflé le chauffeur d’un camion poubelle à Croix

10/11/2023

 

Le 21 décembre, le chauffeur d’un camion poubelle se fait gifler lors d’une altercation avec un commerçant, à Croix. Ce dernier était jugé ce mardi au tribunal de police à Lille. Une violence qui s’ajoute aux incivilités fréquentes contre les éboueurs.

 

ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 22 Juin 2023, par Chantal David

 

L’homme à la barre est un colosse. Jackie D. est éboueur depuis trente ans. Ses collègues venus le soutenir ce mardi au tribunal de police ajoutent qu’il est humainement apprécié et professionnellement consciencieux. Mais au moment de raconter ce qu’il a vécu lors de sa tournée, le 20 décembre à 18 heures, les mots de Jackie D. s’étouffent dans un sanglot. « De toute ma carrière, c’est ma première agression physique. J’y pense sans arrêt. Ça m’empêche de dormir la nuit. »

 

Le 20 décembre, Jackie D. a eu très peur quand G.T. a cédé à la colère en reprochant aux éboueurs de ne pas avoir ramassé les cartons de son magasin de chaussures. Après un échange d’insultes, le commerçant a ouvert la portière et giflé le conducteur du camion.

 

Au tribunal, Me Blandine Lejeune indique : « Le simple fait d’ouvrir brusquement la portière est très traumatisant. En plus, le chauffeur ne peut pas se déconcentrer. Il a en charge le maniement du camion et la sécurité du reste de l’équipe. »

 

De son côté, l’officier du ministère public retiendra la culpabilité du commerçant « pour avoir fait irruption dans la bulle de sécurité du chauffeur. Il était à l’abri dans sa cabine et il était en train de travailler. »

 

« Ce ne sont pas des esclaves »

 

Me Lejeune déplore l’attitude du marchand de chaussures. « Il n’avait pas à décider de ce qui est ramassé ou pas. Les éboueurs font une mission de service public. Ce ne sont pas des esclaves ». Et de préciser : « Les cartons n’ont pas été ramassés parce qu’ils n’étaient pas pliés. C’est une consigne de sécurité car il pourrait y avoir n’importe quoi à l’intérieur. »

 

À la barre, la responsable du service des ressources humaines Esterra expliquera que la profession d’éboueur est souvent exposée et régulièrement victime d’incivilités… Ce sont le plus souvent des coups de klaxon derrière le camion poubelle ou des dépassements dangereux. Au point que, dira-t-elle, Esterra a mis en place des formations pour les éboueurs sur la gestion des conflits.

 

Regrets sincères

 

Au tribunal, G.T. s’est défendu sans avocat. Il est quadragénaire, est installé depuis douze ans, n’a pas de casier judiciaire. Il commencera par dire qu’il n’a pas tapé fort : « Juste un léger coup sous le menton, ses lunettes n’ont pas volé ». Mais très vite, face au témoignage de Jackie D., il se recentre sur des regrets sincères.

 

La représentante du ministère public a requis 250 euros d’amende. Le tribunal rendra son délibéré le 29 août. 

 

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Meurtre de François Sailly à Desvres : l’auteur condamné à 18 ans de réclusion criminelle

19/04/2023

 

Deuxième et dernière journée d’audience, ce mercredi, devant la cour d’assises du Pas-de-Calais. Kévin Maillard, 29 ans, a été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le meurtre de François Sailly, un Desvrois de 35 ans décédé en 2019 après avoir été frappé avec un manche en bois.

 

ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 12 Avril 2023, par Aude DERAEDT

 

L’intention de tuer. C’est ce qui différencie le chef d’accusation « coups et blessures avec arme ayant entraîné la mort » de « meurtre ». C’est aussi ce qui a animé les derniers débats, ce mercredi, devant la cour d’assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer.

La veille, des médecins légistes ont indiqué à la barre que la victime, François Sailly, n’avait aucun hématome sur les bras. Ce qui laisse penser qu’il ne s’est pas défendu, lors de son agression, le 26 janvier 2019, devant l’entrée de la résidence Le Caraquet, à Desvres. Il a reçu au moins deux coups, d’une rare violence, sur le crâne. Kévin Maillard est-il descendu du premier étage, comme il l’affirme, avec l’intention de « s’expliquer » avec François Sailly ?

 

Une quinzaine de secondes

 

Lors de son audition, l’accusé, alors âgé de 25 ans, a indiqué que la scène avait duré « une minute et trente secondes ». Les gendarmes, eux, estiment qu’il fallait « environ 15 secondes » pour descendre les 16 marches qui le séparaient de la victime. Pour rappel, lorsque François Sailly a sonné à l’interphone, Kévin Maillard a dévalé l’escalier, son ex-compagne sur les talons. Lorsqu’elle est arrivée, François Sailly était déjà inconscient. L’accusé prenait la fuite.

Le gendarme qui a mené l’enquête a été appelé à la barre, ce mercredi. « Peut-on penser que Kévin Maillard a frappé directement ?  » lui demande Me Blandine Lejeune, avocate de l’épouse et des quatre enfants de la victime. « C’est une hypothèse  », répond-il. « A-t-il eu une volonté de se cacher ?  », l’interroge Me Raphaël Tachon, avocat des parents de François Sailly. « Il dit être passé dans des zones d’ombre pour rejoindre l’immeuble  », indique le gendarme. Kévin Maillard reconnaît être remonté « discrètement » chez son ex-petite amie lorsqu’il a vu la voiture de François Sailly sur le parking.

 

 

Injonction de soins

 

« François Sailly n’a pas eu le temps de parler, parce que tout de suite, M. Maillard a frappé, à toute force », souligne Me Raphaël Tachon, avocat des parties civiles, lors des plaidoiries. « On ne peut pas prétendre que quand on frappe en pleine tête – un organe vital – avec une telle force, il n’y a pas d’intention de tuer  », insiste Me Blandine Lejeune, avocate de l’épouse de la victime. Me Gérard Zbili, avocat de la défense, revient sur les quelques mots, virulents, que son client assure avoir échangés avec la victime, avant de frapper. « Il faut tenir compte de cet élément. »

 

« François Sailly est la victime expiatoire de toutes les frustrations que M. Maillard ressentait à ce moment-là  », souligne l’avocat général. Il a requis dix-huit années de réclusion criminelle à l’encontre de l’accusé pour le « meurtre  » de François Sailly. Le jury a suivi ses réquisitions. Kévin Maillard est condamné à dix-huit années de réclusion criminelle. Il a dix jours pour faire appel.

 

 

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Lomme : un automobiliste condamné après avoir écrasé un homme allongé sur la route

21/10/2022

 

Dans la nuit du 18 au 19 juin 2016, rue de l’Égalité à Lomme, un homme de 26 ans meurt écrasé par un automobiliste qui poursuivra sa route, disant qu’il n’a pas vu la victime qui était allongée sur la route. Après le procès du conducteur le 14 septembre, le tribunal de Lille a rendu son jugement ce mercredi.

 

ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 12 octobre 2022, par Chantal David

 

 

Bilel, 26 ans, est mort dans la nuit du 18 au 19 juin 2016, devant le 173 rue de l’Égalité. Il était allongé sur la route. Avait-il fait un malaise ? Avait-il trop bu ? Vers une heure du matin, un automobiliste qui roulait en sens inverse s’est arrêté à sa hauteur. Dans le même temps, une voiture arrivait en face. Malgré des appels de phare, le conducteur n’a pas ralenti et lui a roulé dessus.

 

Six ans plus tard, Eddy A., 32 ans, est jugé pour homicide involontaire et délit de fuite. Il ne s’est pas arrêté au moment du choc, fera une halte deux cents mètres plus loin pour constater que sa voiture est endommagée, va en discothèque jusqu’à l’aube. Au retour, il repassera au même endroit, s’arrête car il lui manque un bout de pare-chocs, rentre chez lui. Il sera interpellé le lendemain soir. Il a été désigné par des témoins.

 

 

« Le délit de fuite fait la lourdeur de ce dossier »

 

« Il ne s’est pas rendu spontanément à la police. Il n’a pas assumé. Le délit de fuite fait la lourdeur de ce dossier  », soulignera la procureure Émilie Droit.

 

Depuis le drame, Eddy A. a changé de région. Son casier judiciaire est vierge. Il n’avait jamais fait parler de lui pour la moindre infraction routière. Au tribunal, il affirme : « J’ai pas compris que c’était un homme. Pour moi, j’avais roulé sur un objet comme quand on passe sur un ralentisseur trop vite  ».

 

Le président Ludovic Duprey insiste : « Un témoin dit que la voiture a piqué du nez puis s’est soulevée. C’est manifestement un choc important. L’expert n’a indiqué aucune trace de freinage. Pourquoi vous ne vous arrêtez pas ? ».

 

« J’ai bêtement continué ma route »

 

Le prévenu est manifestement très choqué par sa responsabilité : « J’ai bêtement continué ma route ». Le juge : « Vous n’étiez peut-être pas dans votre état normal ? » Eddy A. se défend d’avoir trop bu.

 

Me Blandine Lejeune en partie civile, pense l’inverse. Pour l’avocate, il y a trop de revirements dans les explications : « J’attendais plus de responsabilité. Vous avez face à vous une famille dévastée qui a attendu dans le silence et le chagrin depuis six ans  ».

 

La procureure regrette aussi l’absence d’explications, souligne la violence du choc : « Je ne peux pas croire qu’il ait pensé à des détritus ou un objet. Il ne peut pas admettre qu’il s’en est rendu compte certes trop tard, car sinon il s’effondre ».

 

Me Thierry Debrabant a un point de vue contraire : « Quelqu’un allongé sur la route, ce n’est pas anodin. Ce n’est pas la première pensée qui nous viendrait à l’esprit à tous. Dès lors, pourquoi ne pas le croire ? » Pour l’avocat, « le plus important est qu’il a reconnu sa responsabilité dans la mort de Bilel. Il n’a pas été attentif. Il n’imaginait pas ces conséquences dramatiques  ».

 

Eddy A. a été condamné conformément aux réquisitions du parquet : trois ans de prison dont un ferme sous bracelet électronique. Son permis est annulé. Il devra attendre un an avant de le passer.

 

 

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Huit ans après, le meurtrier de Sandra enfin condamné, sa famille va pouvoir faire son deuil

20/04/2023

Après huit ans d’attente et trois jours insoutenables, les derniers instants du procès ont particulièrement été éprouvants pour les proches de Sandra, tuée à Hazebrouck en 2015. À l’intense nervosité a suivi l’ultime soulagement tant espéré.

 

ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 17/03/23 par Marie Lagedamon

 

Si prolixe la veille, l’ancien compagnon de leur fille, de leur mère, de leur sœur, n’a pas rajouté à leur colère, ce vendredi. Répondant à la présidente qu’il n’avait plus rien à dire. Après trois heures de délibéré, les proches de Sandra, se soutenant les uns les autres, ont repris leur place sur le banc des parties civiles peu avant midi.

 

Le fils aîné, Rodolphe, peine à ne pas trembler, sa grand-mère craque sous le stress et éclate en sanglots. De l’autre côté de cette famille venue en nombre, se serrent aussi, le regard sombre, mâchoires crispées, les deux sœurs et le frère de l’accusé. Pendant trois jours, l’horreur vécue par cette femme de 41 ans ce 1er mai 2015, rue d’Aire à Hazebrouck, a minutieusement été retracée. Trois jours durant lesquels le temps s’est arrêté, figé. Avec son plafond bas, la salle, étroite, étouffe. Trop d’émotions mêlées, les corps sont en apnée.

  

Un merci aux jurés et à l’avocat général

Puis cette justice tant réclamée s’exerce, le verdict tombe enfin. Hocine Hamoudi, 35 ans, est condamné pour le meurtre et le viol aggravé sur conjoint de Sandra Helleputte. Dans son box, debout, les bras croisés, entre trois policiers, Hocine Hamoudi reste impassible, hochant simplement la tête en signe de désaccord lorsqu’il est reconnu coupable du viol de la mère de quatre enfants. Deux sœurs de Sandra lancent un merci aux jurés et à l’avocat général, qui se retirent.

 

À la sortie de la salle, tous se tombent dans les bras devant les caméras. « On est satisfaits, 30 ans, c’est bien, lâche la mère de Sandra, épuisée, après avoir embrassé et remercié leur avocate, Me Blandine Lejeune. On sait maintenant qu’il va aller derrière les barreaux pour longtemps et qu’il ne fera plus de mal à personne, car c’est quelqu’un de très dangereux. »

 

Rodolphe, apaisé, sourit pour la première fois : « Cette victoire, c’est pour ma mère. C’est une histoire qui sera toujours en moi, elle fait partie de ma vie, je ne pourrai peut-être pas tourner la page mais je veux passer à autre chose. » L’accusé et sa famille, que l’on ne reverra plus, n’ont pas attendu le délai de dix jours : leurs avocats annoncent qu’ils font appel, contestant le crime de viol. Les proches de Sandra s’y étaient préparés, « on ira jusqu’au bout ».

 

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Sandra violée et tuée à Hazebrouck en 2015 : le procès d’assises aura lieu en mars 2023

21/10/2022

Hocine Hamoudi, 35 ans sera jugé par la cour d’assises du Nord à Douai du 14 au 17 mars pour le viol et le meurtre de Sandra Helleputte, en mai 2015 à Hazebrouck. Un féminicide d’une rare violence, accumulant failles de la prise en charge des violences conjugales et bévues judiciaires.

 

ARTICLE PUBLIE DANS LA VOIX DU NORD, le 16 septembre 2022, Chantal David 

 

 

Le 1er mai 2015, en début de soirée, le fils aîné de Sandra Helleputte, alors âgé de 20 ans, court chercher du secours à la caserne de pompiers. Il vient de trouver sa mère inanimée, chez elle, au 75 rue d’Aire à Hazebrouck. La quadragénaire a été massacrée. L’expert légiste détaillera de nombreuses fractures sur le visage et le corps : le nez, la mâchoire, des côtes, un tibia… Des plaies laissent penser que d’autres blessures ont été infligées avec une fourchette ou des ciseaux.

 

Hocine Hamoudi est arrêté. Le compagnon récent de Sandra Helleputte est un homme sujet aux explosions de colère, qui terrorise les proches de Sandra. Il a été condamné onze fois. Deux précédentes compagnes ont dénoncé des violences conjugales. Me Damien Legrand, qui le défendra au procès, ne manquera pas de s’appuyer sur une réelle instabilité psychologique. Néanmoins, aucune altération psychique n’a été retenue.

 

« Aujourd’hui elle aurait peut-être un Téléphone grave danger »

 

Les disputes du couple étaient constantes. Sandra dénonçait des violences puis se rétractait : « Elle retirait sa plainte et la procédure était classée sans suite », explique Me Blandine Lejeune, avocate de la famille Helleputte. « C’était en 2015. Il n’y avait pas encore cette prise de conscience autour des violences conjugales. Aujourd’hui, elle aurait peut-être un Téléphone grave danger ou un bracelet anti-rapprochement. Surtout il y aurait des poursuites même en l’absence de plainte  ». Une seule fois, Hocine Hamoudi a été condamné pour des violences avec arme sur Sandra. Il l’avait blessée en avril 2015. Le procès a eu lieu en juin. Elle était déjà morte.

 

En mars prochain, Hocine Hamoudi sera jugé pour homicide volontaire précédé d’un autre crime. Me Lejeune a obtenu que l’accusé soit aussi mis en examen pour viol : « Des lésions témoignent de ce qu’elle a subi des violences sexuelles.  »

 

Libération et récidives

 

Le 13 septembre, des proches de la victime témoignaient de leur sentiment de solitude pendant une instruction particulièrement longue. Ce dossier est aussi celui des bévues judiciaires. La première intervient à peine six mois après le crime. Le dossier transmis aux avocats d’Hocine Hamoudi est incomplet. Me Frank Berton soulève un vice de procédure, son client, incarcéré le 4 mai 2015, est remis en liberté.

 

Le contrôle judiciaire tournera court. Le 29 juin 2018, Hocine Hamoudi est jugé à Lille pour avoir prostitué et agressé une jeune femme. Il est condamné à trois ans d’emprisonnement. Il sera jugé une nouvelle fois le 20 novembre 2019 pour des violences en prison. Il a ébouillanté son codétenu  : huit mois de prison supplémentaire. Et là, contre toute attente… Hocine Hamoudi est libéré le 3 avril 2020. Une décision liée au contexte sanitaire du covid. À peine dehors, il importune sa précédente victime puis une autre femme dont il a côtoyé l’ancien compagnon en prison. Il est rappelé à l’ordre mais reste libre.

 

Hocine Hamoudi devrait néanmoins comparaître détenu à son procès en mars. Il a été réincarcéré en septembre 2021. Il fait l’objet d’une nouvelle procédure. Pour viol et violence conjugale sur une autre femme.

 

 

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Haubourdin : un grand-père part deux ans en prison pour abus sexuels

21/10/2022

 

Un aïeul aujourd’hui âgé de 63 ans est accusé d’abus sexuels sur ses trois petites-filles. Les faits remontent à la période 2006-2017. Ils ont été révélés au moment des confinements liés au Covid.

 

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 23 septembre 2022, par L.B.

 

 

L’homme est diabétique. Arc-bouté à la barre, il est cerné par trois policiers. Les fonctionnaires sont présents pour le conduire vers les geôles du palais de justice. Ces hommes vont également servir de béquilles à X, né en 1959. À 63 ans, le condamné peine à tenir debout. Pour son procès, il s’est déplacé avec un déambulateur. Au moment de prononcer sa sanction, la présidente le met en garde. « Attention, vous allez tomber  » Diabétique, en surpoids, les yeux fermés et la bouche tremblotante, X écoute la décision. Le natif de Lompret est condamné à quatre ans de prisondont deux sous sursis probatoire. Le tribunal prononce « un mandat de dépôt à la barre ». Arrivé libre, cet Haubourdinois ne quittera le palais de justice que pour rejoindre une maison d’arrêt.

 

Crises d’angoisse

 

X est accusé d’avoir abusé, à Haubourdin et Rumegies, des trois petites-filles de sa compagne. Les faits remontent à la période 2006-2017. « L’une a été agressée de ses quatre ans à ses douze ans, énumère Blandine Lejeune, leur avocateUne autre de cinq à dix-neuf ans. La troisième, de cinq à quinze ans» L’une d’elles a fini par craquer au moment d’un confinement Covid. Hospitalisée pour une crise d’angoisse, elle a révélé les assauts au personnel soignant. « Les victimes ont connu des séjours réguliers en hôpital, poursuit Me LejeuneNotamment en psychiatrie. » Défendu par Hubert Coquerez, X a également été condamné à verser d’importantes indemnités aux jeunes femmes.

 

 

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Lille: un ancien inspecteur des impôts condamné pour corruption

10/10/2022

 

Le tribunal correctionnel de Lille a sanctionné un conseiller fiscal et un inspecteur des impôts aujourd’hui retraité. L’ancien fonctionnaire est soupçonné d’avoir alimenté son interlocuteur en conseils et en informations utiles à son activité. L’affaire remonte à la période 2008-2012.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 03/04/2022, par Lakhdar BELAID

 

En 2008, E. V., 64 ans aujourd’hui, est inspecteur des impôts. Sa mission consiste à mesurer les surfaces des biens et à établir (ou rectifier) le montant des taxes immobilières. Le fonctionnaire parcourt Lille, La Madeleine, Lambersart… « Une fois que j’avais mesuré, c’était acquis », annonce même le spécialiste au président, Jean-Marc Defossez.

 

P. S., un ancien restaurateur de bientôt 50 ans, a, lui, investi une niche visiblement longtemps juteuse. Celle de la contestation du montant de cette fiscalité. Il fonde son cabinet de conseil fiscal.

 

Zèle étrange

 

Le principe est élémentaire. Si P. S. parvient à obtenir des dégrèvements, ses clients lui verseront un pourcentage de la ristourne obtenue. Sinon, rien. L’entrepreneur fréquente alors assidûment les locaux des services fiscaux. Ses relations, entre 2008 et 2012, avec un inspecteur finiront par émouvoir la direction des finances publiques et… la justice. À quoi peuvent bien ressembler des liens entre un prestataire de services privés spécialisé dans l’optimisation fiscale et un agent public en charge des abattements désirés ? « Pour P. S., les affaires marchaient bien grâce à cette entente  ? », interroge le président. Poursuivant : « Quand l’enquête interne est déclenchée, l’activité chute. »

 

« Elle est fluctuante, réagit aussitôt le prestataire. Après la réforme fiscale de 2017, tout s’est effondré. » Des piles de documents officiels seront découvertes chez lui. E. V. riposte en assurant avoir uniquement voulu « rendre service ». Surtout, il n’a remis « que des documents publics ». E. V. est accusé d’avoir « conseillé », « aidé ». Et les contestations de taxation  ? « La gestion d’un dossier prend de trois à six mois, assène le procureur Camille Marquis. Avec E. V., c’est beaucoup plus rapide... ».

 

L’agent a reçu des bouteilles de vin. Il a été invité au restaurant, « pour évoquer des dossiers ». « Beaucoup d’argent liquide circule, poursuit le président. Il n’y avait pas de traitement particulier en faveur de P. S. ? » « Pas du tout », assure E. V., retranché derrière la relation strictement professionnelle. Le dossier est très épais. Il pointe un zèle étrange du fonctionnairesuspendu en 2013 jusqu’à la retraite, à l’égard de certains contribuables. « Manger au restaurant, ça n’est pas de la corruption, tentera l’avocate Blandine LejeuneVous avez le droit d’avoir des informations sur l’immeuble de votre voisin. »

 

Le tribunal condamnera tout de même les deux hommes pour corruption active et passive. Dix-huit mois de prison avec sursis et des amendes de 30 000 et 10 000 €.

 

 

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Métropole lilloise: un voleur de téléphones suivi en direct par la vidéosurveillance

12/07/2022

 

Un homme de 23 ans était jugé ce lundi en comparution immédiate pour quatre vols. Il a sévi dans plusieurs stations de la ligne 1 du métro, à Lille et Villeneuve-d’Ascq. Les images de vidéosurveillance l’ont trahi.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 23/02/2022, par Chantal DAVID

 

 

Les images vidéo du métro s’invitent de plus en plus souvent au tribunal, en comparution immédiate pour freiner toute contestation.

 

Le 4 février, Mathilde, jeune étudiante, entre dans le métro, à la station Pont-de-Bois, elle descend un peu plus loin à Hôtel-de-Ville. Elle s’apercevra rapidement qu’elle n’a plus son téléphone portable. Elle n’a rien vu, rien senti. Mais les images montrent que deux jeunes hommes l’ont suivie, l’un d’eux glissant la main dans sa poche de manteau. On distingue les traits du prévenu jugé ce lundi en comparution immédiate.

 

Au tribunal, le jeune homme reconnaîtra le vol. Confronté aux images, il admet avoir volé deux autres téléphones : le 31 janvier sur le quai de la station Cité Scientifique et le 16 février, station Mairie d’Hellemmes. À chaque fois, le vol s’est fait au passage des portiques de sécurité, le voleur, « collant » sa victime. En partie civile, Me Adèle Carré insistera sur le préjudice de victimes, garçons et filles qui sont tous étudiants.

 

Le 16 février, dans la station d’Hellemmes, le prévenu a aussi arraché une chaîne de cou à un jeune homme, en faisant mine de l’enlacer. Il avait des complices. Lui seul sera arrêté.

 

Un an de prison

 

Ahmed Ben Saadia, 23 ans n’a ni domicile, ni emploi, ni papiers d’identité. Il s’est d’abord présenté aux enquêteurs, sous une fausse identité. Il se prétendait mineur. À l’audience lundi, le président Mikael Simoens coupe court à toute tergiversation : « Vos empreintes et votre casier judiciaire nous indiquent que vous êtes Ahmed Ben Saadia, majeur.  »

 

Condamné pour des faits similaires le 8 septembre 2001, le prévenu est jugé en récidive, ce qui double pour lui la peine encourue. En défense, Me Pauline Neveu n’a pas beaucoup de marge de manœuvre. Elle observera que le jeune homme a reconnu tous les vols.

Le tribunal a suivi les réquisitions de la procureure Mathilde Deloux et condamne Ahmed Ben Saadia à un an de prison avec mandat de dépôt.

 

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Ils feront l’actualité, à Lille: nos visages de 2022

12/07/2022

 

Sport, justice, culture, santé, économie… : notre rédaction a fait le tour des personnalités qui devraient marquer l’actualité de la ville cette année.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 07/01/2022, par la rédaction locale 

 

[EXTRAIT]

 

Justice

 

Blandine Lejeune

 

Au procès des attentats du 13 novembre 2015 qui se poursuit jusqu’en mai, l’avocate Blandine Lejeune représente onze « partie civile ». Elle était au côté du musicien valenciennois Franck Coste, rescapé du Bataclan lorsqu’il a témoigné le 7 octobre. Elle est aussi la voix de la famille du Lambersartois François-Xavier Prevost tué à 29 ans.

 

L’autre actualité de Blandine Lejeune est la sortie en février de son nouveau roman, le polar intimiste Secret d’automne (Aubane- éditions). L’avocate abandonne le commandant Boulard qui a fait sa popularité pour un huis clos entre deux femmes sur fond de cold case.

 

 

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Les avocats d'Outreau : "Des recommandations de la CIIVISE nous paraissent d'une extrême dangerosité"

12/07/2022

 

Les avocats Frank Berton, Blandine Lejeune, Hervé Corbanesi, Julien Delarue, et Hubert Delarue, avocat honoraire, qui avaient défendu des acquittés dans le scandale judiciaire d'Outreau, alertent sur plusieurs recommandations de la Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants, portant atteinte à la présomption d'innocence, selon eux.

 

PARU DANS MARIANNE, le 16/11/2021, Tribune collective

 

 

À l'approche du vingtième anniversaire du début de l'affaire d'Outreau, nous observons, après la publication du premier Avis de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants), étonnamment intitulé « À propos des mères en lutte », une remise en cause préoccupante de la prise de conscience et de la légitime prudence suscitées par ce séisme judiciaire. L'expert psychiatre Paul Bensussan et notre confrère Delphine Provence se sont exprimés avec justesse et sobriété dans les colonnes de Marianne. Ce qui valut, notamment à Paul Bensussan, des attaques d'une particulière virulence.

 

Les avocats de la défense estiment de leur devoir de réagir à cette mise en cause d'un expert reconnu comme de la vérité judiciaire, jamais acceptée par une frange d'irréductibles militants. Pour l'avoir fait citer devant la Cour d'assises d'appel, nous savons ce qu'a été l'apport de Paul Bensussan dans l'affaire d'Outreau et nous nous devions de répondre aux allégations de certains de ses pairs.

 

DEUX RECOMMANDATIONS POLÉMIQUES

 

Les recommandations de la CIIVISE ont au moins le mérite de la simplicité :


1. « Prévoir la suspension de plein droit de l'exercice de l'autorité parentale et des droits de visite et d'hébergement du parent poursuivi pour viol ou agression sexuelle incestueuse contre son enfant »


2. « Suspendre les poursuites pénales pour non-représentation d'enfants contre un parent lorsqu'une enquête est en cours contre l'autre parent pour violences sexuelles incestueuses »


3. Prévoir, dans la loi, le retrait systématique de l'autorité parentale en cas de condamnation d'un parent pour violences sexuelles incestueuses contre son enfant ».

 

Ce dernier point est sans conteste le moins polémique à nos yeux : d'une part du fait que le Code civil, en son article 378, prévoit déjà la déchéance de l'autorité parentale en cas de crime ou délit commis par un parent sur son enfant, qu'il soit auteur ou complice/d'autre part parce que la déchéance, symbolique celle-là, du parent auteur d'inceste n'est pas contestable. Pour autant, nous observerons qu'en proposant de rendre cette déchéance systématique, la CIIVISE prive la juridiction de la possibilité d'adapter la peine à la singularité de chaque situation.

 

 

La radicalité des deux autres recommandations nous paraît en revanche d'une extrême dangerosité. L'avis de la CIIVISE assène en effet qu'il importe « d'en finir avec le déni de la réalité des violences sexuelles faites aux enfants », n'hésitant pas à dénoncer « la totale surdité du service d'enquête sociale aux propos de l'enfant ». Le juge Édouard Durand, coprésident de cette commission « indépendante », n'hésitant pas à affirmer, dans une interview à l'Obs : « Il faut déconstruire le système qui génère l'impunité et aider les mères à protéger les enfants. »

 

En invitant à « croire » les enfants, quelle que soit la façon dont surgit la révélation, ou son contenu, et en entretenant la confusion entre « paroles d’enfants et paroles de mères », le magistrat, sans nul doute mu par la noblesse de la cause, remet en question non seulement les progrès récents dans l'analyse de la fiabilité d'un dévoilement (le terme de « crédibilité » avait été supprimé des questions posées aux experts à la suite du rapport rendu par la Commission d'enquête parlementaire « chargée d'étudier les dysfonctionnements dans l'affaire d'Outreau pour éviter leur renouvellement »), mais surtout le principe de la présomption d'innocence.

 

De même, proposer la suppression immédiate du droit de visite et d'hébergement du parent mis en cause, dédouaner sans discernement le parent accusateur du délit de non-représentation d'enfant, revient à lui donner le pouvoir inédit de punir sans intervention judiciaire, au nom du principe de précaution, ce qui revient à jeter le discrédit sur la capacité de discernement des magistrats.

 

 

Il s'agit à présent, explique l'avis de la CIIVISE, de protéger non seulement les enfants, mais les mères, trop souvent soupçonnées de les manipuler, qui se verraient sanctionnées par l'institution judiciaire pour avoir tenté de protéger leurs enfants, dont l'agresseur jouit d'une impunité. C'est la commission qui vous le dit…

 

Nous voilà revenus à l'avant Outreau… Si les propos des enfants peuvent être sincères et crédibles, cela n'implique pas la confusion systématique entre vérité psychologique (ce que chacun est persuadé d'avoir vécu) et vérité historique (ce qui s'est réellement passé). En évoquant la suggestibilité des victimes, Paul Bensussan n'a jamais parlé de mensonge enfantin dans l'affaire d'Outreau, pas plus d'ailleurs que dans ses publications. Il a d'abord dénoncé les excès et manquements des experts judiciaires, dont l'un a d'ailleurs depuis été radié, ne cessant de réécrire l'affaire… Il a, ensuite et surtout, rappelé la rigueur méthodologique qui devait prévaloir dans le recueil comme dans l'analyse de la parole de l'enfant.

 

Son ouvrage sur les fausses allégations d'abus sexuels dans le contexte de séparations parentales fut d’ailleurs préfacé par Andrée Ruffo, magistrate, présidente et fondatrice du Bureau international du droit des enfants, considérant qu'il était nécessaire, dans ce domaine comme dans tout autre, d'apprendre à distinguer le vrai du faux.

 

Considérer que la fausse allégation est si rare, presque virtuelle, que toute allégation doit être regardée comme vraie, est non seulement contraire aux lois d'une démocratie judiciaire, mais constitue aussi une dérive à laquelle aucun avocat ne saurait se rallier. De surcroît, ces recommandations viennent singulièrement remettre en question la capacité de discernement des magistrats.

 

 

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Bataclan: Franck, le bluesman de Vieux-Condé qui se dit «sur-vivant»

12/07/2022

 

Au deuxième jour des témoignages relatant l’attaque du Bataclan, au procès des attentats du 13 Novembre, un musicien « venu du Nord » a laissé une trace profonde, de sa volonté de reprendre vie, après le drame. Ces témoignages vont durer encore plus de trois semaines.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 07/10/2021, par Eric DUSSART

 

C’est lourd. Très lourd. Les gens qui se succèdent à la barre vont tous mal, évidemment. Ils racontent leur drame. Ce couple qui a perdu son fils aîné, à vingt-neuf ans. Cet homme qui a vu sa compagne défigurée, « déjà morte », à ses côtés. Cet autre qui a dû rentrer chez lui pour annoncer à sa fille que sa maman ne reviendrait jamais… « C’est la chose la plus difficile que j’ai faite de ma vie. »

 

Et vient cette jeune femme solaire, aux yeux noirs magnifique et à la bouche cicatrisée en travers. « On m’a dit que j’étais une gueule cassée. Mais ils ont reconstruit mon visage. Au moins, j’ai de nouveau forme humaine. » Elle dit les dizaines d’opérations, « tous les trois mois », et ce que ça produit, parfois : « L’os de mon péroné qui joue aujourd’hui le rôle de mandibule est fracturé parce qu’il ne supporte pas son nouveau rôle. Je vais être opérée à nouveau. Ils vont me prendre cette fois un bout d’os du crâne. »

 

Le président suspend quelques instants, après ce témoignage exceptionnel, et en sortant de la salle, Me Blandine Lejeune, bouleversée, comme tout le monde, lâche : « Elle est revenue s’asseoir juste devant moi. J’avais envie de lui dire à quel point je la trouve belle… »

 

« On n’est pas prêts »

 

L’avocate lilloise est là pour assister Franck, l’un de ses clients, musicien à Vieux-Condé, qui s’avance à la barre alors qu’il est passé dix-neuf heures. La salle est emplie de malheur. Alors, le bluesman du Nord choisit de passer son message avec une pudeur extraordinaire. Il raconte vite fait la main de son pote sur son épaule, qui lui dit «  barre-toi  ». « J’ai pris mes jambes à mon cou. » Rapidement, donc, il se retrouve dehors, laissant derrière lui des gens qui criaient à l’aide… « Je suis rentré à nouveau. » Il ne dit rien d’autre de ce qu’il y a fait, de l’aide qu’il a apportée. C’est ça la pudeur.

 

Il passe à ce qu’il est aujourd’hui, à ce qu’il a fait depuis cette nuit-là. « On n’est pas prêts… » commence-t-il, lâchant qu’il est resté un mois et demi sans pouvoir prendre ses enfants dans ses bras. « Un mois et demi sans câlins. » Mais il y a la musique. Plus que jamais, plus qu’avant : « Je sortais d’un massacre qui visait nos valeurs, nos envies de nous amuser, alors c’est devenu un exutoire. » Il ne veut pas qu’on le considère comme une victime : « Je suis un sur-vivant. C’est-à-dire que je vis plus qu’avant. »

 

Sa voix forte et claire emplit la salle où plus rien ne bouge. Il y a de l’admiration, dans ce silence. « On peut avoir un genou à terre, c’est légitime. Mais nous avons le droit d’être heureux. Et ça, on ne nous l’enlèvera pas. Et il y aura toujours des gens qui s’en sortiront comme ça, comme moi, et c’est pour ça qu’ils ont perdu. » Il veut finir par un texte écrit par Philippe Djian, qui dit «  Il n’est pas question que tu viennes t’asseoir à ma table ». Et aussi, alors qu’il se tourne vers le box : « Je te laisse ta place au paradis. Fais-en des confettis. »

 

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Thun-l’Évêque: cigarettes de contrebande sur l’autoroute et coup de tabac au tribunal

12/07/2022

 

Deux ressortissants arméniens, un père de 53 ans et sa fille de 26 ans, ont été condamnés, notamment, à une forte amende, pour avoir, en janvier 2018, à Thun-l’Évêque, transporté plus d’un millier de cartouches de cigarettes de contrebande.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 29/09/2021, par Pierre VILCOCQ

 

 

Leur espoir est parti en fumée. Le 25 janvier 2018, au péage autoroutier de Thun-l’Évêque, les douaniers contrôlent une BMW conduite par S. I. en direction de Paris. Sa fille, A. I., est passagère. Ils découvrent, dans le véhicule, 1 104 cartouches de cigarettes contrefaites « dont la qualité de l’emballage est artisanale », note le président du tribunal Édouard Tonnel, d’une valeur estimée à 82 800 €. L’agente poursuivante des douanes pointe des produits « fabriqués clandestinement qui échappent à toute règle sanitaire. » Mais, pour Me Matthieu Staelen, les prévenus ne sont que « deux mules » en proie à des difficultés financières.

 

Vers la région parisienne

 

« Je devais recevoir 1 000 € après avoir transporté les cigarettes en région parisienne, mais je ne sais pas précisément à quel endroit. Comme je ne peux pas conduire seul sur des longues distances, j’ai demandé à ma fille de m’accompagner », déclare S. I. par l’intermédiaire de son interprète. Absente à l’audience correctionnelle, A. I. avait indiqué avoir déjà réalisé plusieurs transports du même type et, selon la substitut du procureur Morgane Guemas, elle savait parfaitement que le transport était illégal. Finalement, S. I. et A. I. sont respectivement condamnés à six et quatre mois de prison avec sursis. Ils devront, solidairement, s’acquitter d’une amende de 82 000 €.

 

 

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Une avocate lilloise au procès des attentats du 13-Novembre: «Chacun réagit à sa manière»

12/07/2022

 

L’avocate lilloise sera mercredi devant la cour d’assises spécialement composée, pour l’ouverture de ce procès qu’elle prépare depuis six ans. Avec onze clients.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 06/09/2021, par Eric DUSSART

 

Blandine Lejeune défendra onze personnes constituées partie civile, à ce procès. « Des gens qui ont été séquestrés, d’autres qui sont partis en courant… », dit-elle, et puis la famille de François-Xavier Prévost, qui a perdu la vie au Bataclan. « Des gens qui souhaitent rester discrets. »

 

C’est d’ailleurs le cas de la majorité de ses clients. « Chacun réagit à sa manière, dit l’avocate lilloise. C’est une manière de se protéger, bien sûr. Certains m’ont demandé de les tenir au courant de l’évolution de l’enquête, puis de la préparation du procès, et d’autres souhaitent en entendre parler le moins possible. »

 

« Le traumatisme revient »

 

Évidemment, à l’approche de l’ouverture de l’audience, cela devient difficile. « C’est inévitable. Chaque fois qu’on allume la télé ou qu’on ouvre un journal, on tombe là-dessus, ces jours-ci. Et le traumatisme revient. Pourtant, après avoir suivi le parcours jusqu’à l’indemnisation, beaucoup croyaient en avoir terminé. »

 

Un parcours qui est aussi passé par des réunions d’information, notamment avec les juges d’instruction, qui ont communiqué plusieurs fois sur l’avancée de l’enquête. D’autres iront témoigner à l’audience, bien sûr, comme ce sera sans doute le cas de Franck Coste. « Une autre de mes clientes s’est décidée très récemment. Elle a appelé le greffe et n’a eu aucun problème à se faire faire un pass qu’elle ira retirer avant l’ouverture de l’audience. Ce sera d’ailleurs possible également en cours de procès. »

 

Mille huit cents parties civiles

 

Évidemment, la pénaliste lilloise n’assistera pas à l’intégralité des neuf mois d’audience. C’est impossible à mener de front avec la marche de son cabinet. « Il y a des rendez-vous obligés », dit-elle.

 

À commencer par la première journée, qui verra le long appel des près de mille huit cents personnes déjà recensées dans les rangs des parties civiles. Ensuite, suivant le poids qu’auront les audiences sur les épaules de ses clients, elle verra ceux d’entre eux qui voudront s’avancer à la barre. C’est là qu’il faudra de nouveau être à leurs côtés.

 

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Métropole lilloise : quatre ans de prison pour des assauts sur une adolescente de douze ans

12/07/2022

 

En juillet 2019, un jeune majeur de 22 ans rencontre une enfant de dix ans sa cadette sur un site de jeu vidéo en réseau. Jeudi, il a été condamné à quatre ans de détention. Les juges l’ont reconnu coupable d’agression sexuelle sur la jeune fille.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 16/04/2021, par Lakhdar BELAID

 

 

Tout a débuté de façon anodine. Mancef Benzenache fait la connaissance d’une jeune mineure de douze ans sur un site de jeu vidéo. « On est chacun un personnage », décrit maintenant le prévenu à la présidente Leslie Jodeau. Les échanges se poursuivront sur Snapchat. Une correspondance par vraiment du goût de la mère de la mineure. « Elle remarque des conversations de nature sexuelle avec un homme lui réclamant des photos d’elle nue », relève la juge. La maman est très inquiète pour une enfant considérée comme particulièrement vulnérable. La petite n’a pas supporté la séparation de ses parents, subit du harcèlement à l’école et a même commencé à se scarifier. Lorsque l’enfant disparaît, l’après-midi du 12 juillet 2019, l’adulte lance immédiatement l’alerte.

 

« Les policiers du commissariat de Marcq-en-Barœul ont été exemplaires, salue Blandine Lejeune, l’avocate de la familleIls ont tout de suite pris cette affaire au sérieux et n’ont pas relâché la vigilance. » Les enquêteurs multiplient les visites, à Mons-en-Barœul, chez Mancef Benzenache, identifié grâce à ses connexions web. Les fonctionnaires finiront par surprendre le Monsois et la jeune mineure, ensemble, à 23h30. Deux jours plus tard, le suspect atterrira en prison. Il y est toujours. Le voici maintenant dans le prétoire, cerné par des surveillants de la pénitentiaire et d’Olivier Cardon, son avocat, qui doit multiplier les efforts pour lui faire desserrer les dents.

 

Jugé entre autres pour agression sexuelle sur mineur, Benzenache irrite. « Parlez plus fort  !, ne cesse de répéter la présidente. Exprimez-vous dans le micro  ! » Cet individu chétif et à l’apparence accablée ne se contente pas d’être inaudible. Il brandit également l’amnésie. « Comment êtes-vous entré en contact avec X. ? », interroge Leslie Jodeau. « J’ai oublié », balaie le Monsois ayant également donné une adresse à Lille-Fives. « D’après elle, c’est vous qui lancez la conversation… », persévère la magistrate. « Je ne m’en souviens plus », bâcle le suspect. Sanction : quatre ans de prison avec maintien en détention.

 

 

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Lourdement condamné avant d’être acquitté dans l’affaire d’Outreau, Dominique Wiel est « passé à autre chose »

12/07/2022

 

Longtemps, il a été « celui qui a chanté "La Marseillaise" dans le bureau du juge d’instruction ». Pour apparaître crédible, pour être écouté, il y a meilleure référence. Pourtant, il s’en est expliqué avec tout le bon sens qui caractérise encore aujourd’hui ce prêtre-ouvrier à la retraite.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 24/02/2021, par Eric DUSSART

 

 

« Tout ce qui se passait était absurde. Et il n’y avait pas moyen de se faire entendre du juge, par rapport à ce que disait Myriam… Alors, j’ai trouvé une manière absurde de me faire entendre. »

 

Du fond de sa cellule, Dominique Wiel a vite compris que ce jeune juge aux pleins pouvoirs n’écouterait pas ses dénégations. Il en avait pourtant une preuve, en quelque sorte. Une lettre que lui avait envoyée Myriam Badaoui juste après sa propre arrestation, en janvier 2001.

 

Elle lui demande d’abord de prendre soin de son appartement, ouvert à tous les vents puisque les policiers avaient délicatement défoncé sa porte à six heures du matin, et même de relever son courrier. « Une vraie demande de voisinage », expliquait alors « le curé d’Outreau ».

 

Et quand on tournait la feuille, on y lisait la confession de sa voisine : « Eh oui, Dominique, tu vivais à côté de nous et tu ne t’es aperçu de rien… » Et elle lui raconte alors ce qu’est en vérité l’affaire d’Outreau. Un couple qui abuse de ses enfants. Un homme qui boit, une femme qui suit. Un autre couple, une fois ou deux, qui se joint à eux. « Une affaire comme on en voit tant d’autres », comme dit Fabienne Roy-Nansion.

 

Un atout maître

 

Envoie-t-on une lettre pareille à quelqu’un qu’on accusera quelques mois plus tard des pires sévices, en complicité ? Impossible de le croire, évidemment. « Mais le juge n’a pas voulu joindre cette lettre au dossier… » Pas terrible. Dominique Wiel et son avocate Me Blandine Lejeune décident alors de garder le document pour en faire un atout maître devant les jurés de la cour d’assises. Raté : le 2 juillet 2004, c’est lui, « le curé » qui est le plus lourdement condamné : sept ans pour ce que l’avocat général Gérald Lesigne a appelé « des viols furtifs ».

 

« J’étais KO. À mon retour à la prison, je suis resté trois jours allongé, incapable de me lever. » Il y eut donc une nouvelle épreuve, jusqu’à la cour d’assises de Paris, où il fut acquitté, comme tous les autres, en appel. Longtemps, il en a gardé une colère à fleur de peau. Jusqu’en 2015, même, quand il est venu témoigner au troisième procès de Daniel Legrand, à Rennes. Au président, qui lui demande ce qu’il a à dire sur « les faits dont la cour est saisie », il coupe : « Des faits ??? Parce que vous avez trouvé des faits ?… »

 

Tout était dit. Mais aujourd’hui, Dominique Wiel, 84 ans, est apaisé. « Je suis passé à autre chose », dit-il. Tout en précisant que cela ne signifie pas qu’il a oublié. Disons qu’il a une analyse apaisée : « Nous avons été victimes d’un mauvais conte d’enfants. Même Myriam, au fond, c’était une enfant. » Il ne veut plus trop parler du juge, ce qui en dit long, chez cet homme dont l’autre caractéristique principale est la bienveillance.

 

Après avoir milité auprès d’Attac, s’être engagé sur le terrain des exilés, à Calais, auprès du secours Catholique, il a aussi pris un peu de recul : « Je ne vais plus trop sur le terrain, mais je participe encore aux réunions. Et puis, j’héberge des gens. » Dans sa maison, à Calais, il a descendu son lit au rez-de-chaussée et laissé l’étage pour des hôtes de passages. « Des migrants, comme on dit. » Qui ne savent rien de son histoire et qui n’en sauront jamais rien. « Ils en ont bien assez de leurs souffrances… »

 

 

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Arleux : elle lui envoie un texto pour son anniversaire, il l’agresse sexuellement

12/07/2022

 

Mardi, le tribunal a déclaré un jeune homme coupable d’agressionsexuelle, délit commis le 2 février 2019 à Arleux. Il devra accomplir un stage de lutte contre le sexisme.

 

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 04/09/2020, par Pierre VILCOCQ

 

Lorsqu’elle lui adresse un texto à l’occasion de ses 23 ans, Louise (1) accepte de le revoir pour parler mais lui précise bien qu’il n’y aura pas cette fois de rapport intime. Car Louise et A. C. ont été des « sex friends » : ils ont entretenu des relations sexuelles épisodiques entre copains pendant quatre ans sans toutefois entretenir derelation sentimentale.


Vers 1 heure du matin ce 2 février 2019, la rencontre a lieu dans la voiture du jeune homme. Mais la discussion dérape rapidement : A. C. touche la jeune femme et tente de l’embrasser. Elle le repousse, veut partir, il la retient mais elle finit par réussirà sortir de la voiture, se sentant salie. «J’ai essayé de me défendre, il y a des garçons qui nous prennent pour des objets », dit Louise, devant le tribunal présidé par Perrine Debeir. «Ce n’est pas parce qu’ils ont déjà eu des relations sexuelles qu’il en est le propriétaire», appuie Me Alain Reisenthel, son avocat.


« Insistant mais pas violent »


La procureure Aurélie La Rosa rappelle la définition de l’agression sexuelle, caractérisée par la contrainte, la violence et l’absence de consentement, autant d’éléments constitués dans cette affaire, selon elle. Des accusations rejetées par A.C. : « Je reconnais avoir été insistant mais pas violent, je ne l’ai pas contrainte », dit-il, avant de préciser : « On se connaissait depuis 2014 et, jusqu’en 2018, on a eu des relations intimes à des fréquences variables. J’ai compris qu’elle ne voulait plus. »

 

« Il lui a fait du rentre-dedans en espérant la faire changer d’avis et elle a envoyé un SMS à sa compagne pour se venger », insiste Me Blandine Lejeune, l’avocate du prévenu. A. C. a en effet déclaré l’avoir forcée : « Des termes qui servent l’accusation », reconnaît l’avocate en réclamant toutefois la relaxe de son client. En vain, car le tribunal retient la culpabilité de A.C. Il devra accomplir à ses frais un stage de lutte contre le sexisme et de sensibilisation à l’égalité entre les femmes et les hommes, verser 800 € de préjudice moral, plus 180 € engagés par Louise pourson suivi psychologique.


1. Prénom d’emprunt.

 

 

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Pris sur l’A22, ils importaient 45000 paquets de cigarettes de contrebande

12/07/2022

 

Le 1er juillet, sur l’autoroute A 22, venant de Belgique deux hommes ont tenté de passer la frontière avec près de 45 000 paquets de cigarettes. Ils étaient jugés mardi à Lille, non seulement pour de l’importation illégale mais aussi pour de la contrefaçon.

 

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 12/08/2020, par Chantal DAVID

 

 

Ils sont cousins par alliance, ne se connaissaient guère et, le 1er juillet, roulaient sur l’autoroute A22, chacun au volant d’une camionnette. Ils venaient de Belgique, leur GPS indiquait Nantes, les douaniers les ont stoppés à la frontière. Dans chaque véhicule, il y avait des dizaines de paquets de cigarettes : 44 900 en tout, pour un poids de 898 kilos et une valeur de 426 550 euros. En amende douanière, cela vaut deux fois plus, le délit de contrefaçon s’ajoutant à celui d’importation illégale.

 

Au tribunal judiciaire de Lille, ce mardi, le président Bernard Lemaire tente de reconstituer le périple de ces deux hommes qui, à l’audience, s’expriment par le truchement d’une interprète en langue russe. L’un et l’autre sont pères de famille, n’ont jamais été condamnés, et évoquent avec effroi, six semaines de détention provisoire à Sequedin.

 

Ils devaient gagner 2000 euros

 

Roman I. 35 ans, habite Moscou. Albert E. 30 ans, habite en Belgique. Il est propriétaire des deux camionnettes. Habituellement, Albert E. transporte des chevaux, c’est son métier. Au tribunal, il réfutera l’idée de caches spécialement aménagées pour le trafic. Les camions pour chevaux, dira-t-il, ont fréquemment un compartiment hermétique dans le plancher, pour éviter de salir les marchandises.

 

Roman I. l’a rejoint en Belgique début juillet. Lui aussi est transporteur. Entre deux chargements en Allemagne, le Moscovite était venu voir ses cousins. Les deux hommes disent avoir été contactés par des commanditaires qui leur auraient confié l’acheminement des cigarettes pour 2 000 euros chacun. Pas de nom, pas de précision… Le juge cherche alors à savoir s’il ne s’agit pas d’une petite entreprise familiale bien organisée. Car un oncle de la famille a déjà été condamné pour trafic de cigarettes. L’inspectrice des douanes s’interroge aussi. Ces fausses cigarettes sont chargées en métaux lourds, deux à quatre fois plus que la normale. Trois usines de contrefaçon ont été démantelées en Belgique depuis janvier 2020. 

 

En défense, Me Adèle Carré balaiera l’idée du réseau, plaidant le faux pas de deux hommes appâtés par le gain.

 

Albert E. et Roman I. ont été condamnés conformément aux réquisitions, à deux ans de prison avec sursis. Ils devront payer solidairement plus de 800 000 euros d’amende.

 

 

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Le tout frais ministre Éric Dupond-Moretti raconté par ses «bébés» lillois

12/07/2022

 

Le nouveau Garde des Sceaux a installé son premier cabinet d’avocatdans le Vieux Lille le 1er juin 1989. De nombreux talents y ont défilé. Certains évoquent aujourd’hui leur affection et leur reconnaissancepour ce « bourreau de travail ».

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 07/07/2020, par Lakhdar BELAID

 

 

Muriel Cuadrado n’aime pas l’expression : tueur de procédures. Avant d’hériter du surnom « Acquittator », Éric Dupond-Moretti aurait pourtant pu être qualifié de « procédure killer ». « Très tôt, il s’est attaché à la procédure pénale, salue Me Cuadrado. Il a été parmi les premiers à soulever des conclusions de nullité. » Traduction : avant même d’étudier le fond d’un dossier judiciaire, voir si la forme, cruciale en droit, a été respectée. Tout ou partie d’une affaire annulé(e), le client sera allégé d’autant. Hors-jeu la procédure… et les poursuites. « C’était très novateur à l’époque, rappelle Muriel Cuadrado. Et a marqué la pratique des avocats lillois. » En 1991, la jeune femme est si séduite qu’elle rejoint le Lillois une fois terminée l’école d’avocats à… Toulouse. Cette « expérience fabuleuse » prendra fin en 2000.


Blandine Lejeune, est la première collaboratrice de Dupond-Moretti à partir, de 1989 à 1992. Les souvenirs d’un cabinet rue de la Monnaie, « sous les combles, au-dessus d’une pâtisserie, les narines chatouillées par des odeurs de croissants »… « Certes, Éric a un côté un peu bulldozer, admet la pénaliste. Mais c’est largement compensé par ses facultés d’analyse. » Les angoisses des juges ? « Si les magistrats ont peur de lui, c’est qu’ils ont quelque chose à cacher, sourit la Lilloise. Quand « Dupond » semet en colère, c’est qu’il a une raison. » « S’agissant de l’état de la justice, il sait ce qui va bien et ce qui ne va pas, la rejoint Alice Cohen-Sabban, collaboratrice de 2001 à 2017. Éric n’est pas un statisticien. Il est un homme de terrain. » Toutes deux admirent « le bosseur, au cabinet dès cinq heures du matin », le « terrien de l’Avesnois, chasseur, pêcheur, généreux et très bon camarade ».

 


Zéro tiédeur

 

Aux côtés de Dupond-Moretti de 2000 à 2006, Julien Delarue répète volontiers une phrase de son mentor : « Les magistrats n’ont jamais eu peur de moi ! Ce sont les cons qui ont peur de moi ! » Avant de compléter sobrement : « Il n’envisage rien dans la tiédeur… » « L’audience est le pré carré d’un combat, module Blandine Lejeune. Il ne faut pas la confondre avec un ministère. » « Le nouveau Garde des Sceaux a envie de dépassionner le système, assure celle qui, avec Delarue et Dupond-Moretti, a traversé le séisme de l’affaire d’Outreau. Il va tenter de le réformerde l’intérieur… » « Éric n’a pas accepté ce poste par hasard, approuve Julien Delarue. Il a finalement convaincu jusqu’au plus haut niveau … »

 

 

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Devant le tribunal de Lille, un couple «réconcilié par le Covid»

12/07/2022

 

Le tribunal de Lille a levé, vendredi, l’interdiction de contact entre deux conjoints. Avec le confinement, le couple avait renoué pour faciliter la garde de leur enfant. Et au fil des échanges, ils ont retrouvé leur complicité. « Une réconciliation Covid », a plaidé Me Blandine Lejeune.

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 05/05/2020, par Chantal DAVID

 

 

Jean (*) est enseignant, Marie (*) est infirmière. L’un et l’autre habitent dans la métropole lilloise. En 2019, leur couple bat de l’aile et en décembre, une dispute s’accompagne de violences. Une ordonnance de protection est accordée à Marie. Jean est placé sous contrôle judiciaire, il sera jugé pour violence conjugale au mois de juin 2020.

 

« On aurait pu faire, ni vu, ni connu »

 

En attendant, il a l’interdiction d’entrer en contact avec sa compagne. Tous les quinze jours, il récupère leur fils à l’école le vendredi soir et le ramène le lundi matin. Mais le confinement va bouleverser leur organisation. Marie propose alors à Jean, la garde de l’enfant. Son métier la met en contact avec le Covid-19. Jean a toujours été un bon père. Le couple met ses tensions de côté et Marie vient voir son fils chez Jean, chaque fois qu’elle le peut.


Tout semble bien se passer mais Me Blandine Lejeune va conseiller à son client de demander une levée de l’interdiction de contact. « On aurait pu faire ni vu, ni connu », dira l’avocate aux juges. Néanmoins, aux yeux de la justice, même si c’est Marie qui a renoué le contact, Jean viole son contrôle judiciaire, ce qui pourrait l’envoyer en prison.

 

L’affaire a été plaidée une première fois le 10 avril. Le président Ludovic Duprey a estimé nécessaire d’entendre la compagne qui n’assistait pas à cette première audience, et le tribunal s’est donné le temps de la faire convoquer.

 

Ce vendredi, Marie a été la plus fervente avocate de Jean, confirmant « la réconciliation Covid », plaidée par Me Blandine Lejeune. Marie a insisté sur leurs relations pacifiées, sur l’efficacité des soins entrepris par Jean pour soigner la dépression qui avait amené la violence. Le tribunal a levé l’interdiction de contact. Jean sera néanmoins jugé au mois de juin pour violence conjugale. Mais quid de la
procédure de divorce en cours…


(*) Les prénoms ont été changés

 

 

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À peine libéré, l’homme poursuivi pour féminicide harcèle une nouvelle femme à Ronchin

12/07/2022

 

Une habitante de Ronchin vient de porter plainte. À peine libéré, Hocine Hamoudi, qui l’avait déjà importunée il y a deux ans, a tenté de forcer sa porte. Une récidive qui relance les interrogations suscitées par unelibération à mi-peine, quasiment sans contrainte, d’un homme réputé dangereux et dont le nom est déjà apparu dans un dossier de féminicide à Hazebrouck.

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 28/04/2020, par Chantal DAVID

 

 

Comment la dangerosité d’Hocine Hamoudi a-t-elle pu échapper au juge d’application des peines lillois ? Les antécédents de violence, les troubles psychiatriques de cet homme de 32 ans, n’ont, semble-t-il, pas pesé dans un choix delibération conditionnelle, prévue par le code pénal lorsque le détenu a purgé plus de la moitié de sa peine.

 

Dans un précédent article publié dès le 24 avril (https://www.lavoixdunord.fr/745086/article/2020-04-24/un-roubaisien-accuse-dun-feminicide-hazebrouck-et-condamne-pour-violences), on s’étonnait de cette décision, pensant qu’au moins un bracelet électronique avait été imposé. Or, Hocine Hamoudi est sorti de prison le 20 avril avec un contrôle judiciaire très peu contraignant. Il doit respecter une obligation de soins et de formation, une abstinence au cannabis, l’obligation de répondre aux convocations du juge et deprévenir tout déplacement à l’étranger.

 

Autre décision incompréhensible : là où la première autorisation de conditionnelle le 2 avril, prévoyait une résidence à Paris, Hocine Hamoudi a obtenu, du même juge le16 avril, le droit d’habiter chez ses parents à Ronchin. Exactement dans la ville où habite sa précédente victime… En août 2018, il avait été condamné à trois ansd’emprisonnement par la cour d’appel de Douai pour violence conjugale. La jeune femme avait été mordue, brûlée au bras et avait eu le nez cassé. Hocine Hamoudi sera une nouvelle fois condamné en 2019 (https://www.lavoixdunord.fr/439217/article/2018-08-29/accuse-du-meurtre-de-sonex-compagne-un-roubaisien-condamne-quatre-ans-de-prison), cette fois pour desviolences sur un codétenu dont il avait ébouillanté la cuisse.

 

Un contrôle judiciaire peu contraignant

 

On pourrait cyniquement estimer que l’homme a une « bonne étoile judiciaire ». Une première bourde, cette fois au tribunal de Dunkerque en 2015, avait empêché sa détention provisoire dans un dossier de féminicide à Hazebrouck. (https://www.lavoixdunord.fr/436907/article/2018-08-24/la-famille-de-sandra-tueeen-2015-enfin-entendu-la-voix-du-meurtrier-presume)


Depuis quelques jours, après la divulgation de la libération d’Hocine Hamoudi, le parquet de Lille est sur les dents, après avoir réagi trop tard, pour être dans le délai d’appel, de la décision du juge.


De son côté, Hocine Hamoudi n’a pas tardé à recommencer. Arrivé à Ronchin lundi20 avril, à peine deux jours plus tard, il a tenté de forcer la porte d’une dame de saconnaissance. Une mère de famille qu’il avait déjà importunée, avant son incarcération, et qui avait dû faire intervenir un tiers pour être tranquille. Mercredi,Hocine Hamoudi est revenu à la charge. Quand elle lui a ouvert, il a tenté de l’embrasser dans le cou, de lui attraper les mains… Elle a eu toutes les peines à le chasser de chez elle. Puis il a multiplié les messages harcelants par sms. Elle ne s’est pas laissé faire, il a alors cessé d’écrire. Mais de temps en temps, il vient se poster devant chez elle. De préférence le soir.


«Cet homme est dangereux et va recommencer»

 

Pour le commissaire d’Hazebrouck, Thierry Courier, la remise en liberté d’Hocine Hamoudi représente un danger grave. Le chef des policiers d’Hazebrouck a longuement interrogé cet homme accusé du meurtre de Sandra Mazingue en 2015 : « Il ne conçoit le rapportaux femmes qu’avec violence, il est dangereux et je suis convaincuqu’il va recommencer».


La famille de Sandra est révoltée. Un courrier a été envoyé à la ministre de la Justice et à Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. « Il faut que les choses bougent , lance Jessy Helleputte, la soeur de la victime, il est dans la ville de sa dernière victime et sans bracelet ! » En pleurs, la jeune femme confie que la situation est « très dure à vivre ».

 

Depuis le meurtre de sa soeur, aucune date de procès n’a été donnée, l’instruction n’est pas close à cause d’une contre expertise psychiatrique que doit ordonner le parquet de Dunkerque. « Rien n’avance alors que nous espérions qu’il serait jugé pendant sa détention », ajoute Jessy.

 

Pour l’avocate de la famille, Blandine Lejeune, cette procédure estincompréhensible : « Plus de cinq années pour une instruction, c’est énorme ! »

 

 

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Un jeune homme condamné pour des gestes déplacés à l’égard d’adolescentes à la gare Lille-Flandres

12/07/2022

 

Un jeune homme de 23 ans a été condamné ce mercredi au tribunal de Lille pour agression sexuelle et outrages sexistes. Le 9 mars, il s’en était pris à des adolescentes de 15 ans, à la gare Lille-Flandres.

 

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 23/04/2020 par Chantal DAVID

 

 

Le 9 mars, cela fait déjà quelques jours, que, dans le secteur de la gare Lille Flandres, Élie Jean s’est fait remarquer pour son comportement. Le directeur d’un fast-food l’a même chassé de son établissement après qu’une cliente a signalé sa présence dans les toilettes des femmes.


Ce mercredi, le jeune homme est jugé pour s’en être pris à plusieurs lycéennes, dans la gare Lille Flandres et place des Buisses. Élie Jean a tenté d’embrasser une jeune fille sur la bouche, à une autre, il a touché les fesses, se collant dans son dos. À d’autres, il a fait des propositions sexuelles, usant d’un vocabulaire dégradant et lessuivant dans la gare.

 

Il dit avoir honte de son comportement.

 

Élie Jean n’avait jamais été condamné. À l’audience, il adopte un comportement étrange. En répondant aux questions de la présidente Julie Astorg, il se vante tousazimuts. Il est un grand joueur d’échecs, était pressenti comme joueur de foot professionnel, peint comme Léonard de Vinci… Il commentera tout aussi bizarrement les agressions qu’on lui reproche : « Je me suis pris de passion pour la séduction.» En parallèle, il dit avoir honte de son comportement qu’il attribue à une prise massive d’alcool et de cannabis.

 

Le prévenu est poursuivi en parallèle, pour une violation de domicile qui date de 2018. Il avait tenté d’entrer chez une jeune femme.«Pas pour lui faire du mal. Juste pour prendre une douche et dormir dans un lit chaud », affirme le jeune homme au tribunal.


Deux victimes « en état de choc »

 

Deux adolescentes sont venues avec leurs parents. « Elles sont en état de choc »,dira la procureure Dorothée Coudevylle. Les propos d’Élie Jean inquiètent la magistrate. Les aveux du jeune homme sur ses pulsions sexuelles lui paraissent opportunistes.


En défense, Me Blandine Lejeune dispose de nombreux documents attestant d’hospitalisations psychiatriques et de traitements médicaux. Élie Jean perçoit l’allocation d’adulte handicapé mais le psychiatre qui l’a examiné en garde à vue n’arelevé aucune altération du discernement. L’avocate s’en étonne, le jeune homme adéveloppé des troubles à l’adolescence.


Me Lejeune insiste sur la nécessité de soins.


Le ministère public avait requis trois ans de prison dont deux derrière les barreaux.

 

Le tribunal a condamné Élie Jean à dix-huit mois de prison dont douze avec un sursis probatoire.Quand il sortira de prison, il sera suivi pendant deux ans avecnotamment une injonction de soins. Il devra aussi payer deux amendes de 200 euros pour les outrages sexistes.

 

 

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Deux premières condamnations au tribunal de Lille pour des insultes lors des contrôles de déplacement

12/07/2022

 

Le parquet de Lille poursuivra en comparution immédiate les personnes qui outragent les policiers chargés de contrôler leur attestation de déplacement. Deux hommes ont comparu ce vendredi. Ils sont les premiers.

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 20/03/2020, par Chantal DAVID

 

 

Ce vendredi, mesure de confinement oblige, il n’y a pas de public dans la salle d’audience de comparution immédiate. Deux hommes qui viennent de passer 48 heures en garde à vue et comparaissent sous escorte policière, seront jugés l’un après l’autre pour avoir insulté les policiers qui contrôlaient une attestation de déplacement qu’ils n’avaient pas. Ce passage au tribunal laissera une mention sur leurs casiers judiciaires et fait passer la contravention de 135 à 270 euros.

 

Le parquet de Lille a l’intention d’être ferme, le procureur Éric Fouard l’expliquera clairement à l’audience : « La rebellion, les insultes à l’égard des forces de l’ordre sont des actes d’incivilité particulièrement insupportables dans le contexte. Braver l’interdiction du confinement est un comportement irresponsable et dangereux ».

 

Square Albert- Samain à Lille

Mhamed K, 35 ans a été arrêté mercredi matin, square Albert-Samain à Lille. Une patrouille de police, passant boulevard de Metz avait repéré un attroupement d’une dizaine de personnes vers 10 h qui était toujours là, lorsque les policiers sont repassés quarante minutes plus tard. La plupart, des adolescents, s’enfuiront à l’arrivée de la police.

 

Deux hommes sont restés. Le contrôle de Mhamed K. va dégénérer. Il a un masque sur le nez mais pas d’attestation. Au tribunal, il l’admet mais conteste les insultes que lui reprochent sept policiers. Me Matthieu Staelen plaidera sa relaxe. En vain. Le tribunal le condamne à 140 heures de travail d’intérêt général à faire dans un délai de dix-huit mois sous peine de partir trois mois en prison.

 

Devant la gare de Marquillies

Sebastien F., 23 ans était ivre quand les gendarmes de La Bassée l’ont contrôlé, place de la Gare à Marquillies, mercredi vers 18 h. Il n’avait pas d’attestation. Son arrestation a été un déchaînement de violence « Vous êtes devenus carrément incontrôlable  » souligne le président Ludovic Duprey. Le prévenu ne se souvient de rien. Me Mathilde François en défense plaidera sur le parcours de vie difficile du jeune homme. Sébastien F. a été condamné à sept mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant dix-huit mois, avec une obligation de soins.

 

 

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IVRESSE ET REBELLION A ACHICOURT : L'AVOCATE FAIT ANNULER LA PROCEDURE JUDICIAIRE

12/07/2022

 

L’avocate lilloise Blandine Lejeune a obtenu, mardi, la nullité d’une procédure judiciaire qui visait un de ses clients, soupçonné de rébellion sur des policiers le 25 août dernier à Achicourt. Le motif de son placement en garde à vue n’était pas légal.

 

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 27/02/2020, par Thomas BOURGOIS

 

 

Ce jour-là, les policiers d'Arras ont interpellé son client pour état d'ivresse manifeste sur la voie publique. 

 

Ce qui relève, "en l'espèce, d'une simple contravention", s'est indignée Me Lejeune, une ténor du barreau de Lille, lors de l'audience au tribunal correctionnel d'Arras. 

 

Ce motif - ainsi que le tutoiement qu'on relevé les policiers - n'étaient pas suffisant pour envoyer l'homme en geôle. 

 

Elle a ainsi emandé l'annulation de la totalité de la procédure qui en découlait. 

 

 

Le parquet d'Arras n'a pas eu beaucoup d'arguments à lui opposer. Le tribunal a prononcé la nullité de la procédure et le prévenu a pu ressortir libre du tribunal ... 

 

 

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Lille: de la prison avec sursis pour une séance d’humiliation retransmise en direct

12/07/2022

 

Une mère et ses trois enfants, jusqu’ici inconnus de la justice, sont condamnés pour avoir réclamé des comptes à une possible rivale. La séance d’explication s’était achevée en moment de torture morale.

PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 20/11/2019, par Lakhdar BELAID

 

 

Tous les protagonistes de ce dossier connaissent très bien la prison de Sequedin. Pas pour y avoir séjourné. La victime y travaille. Le mari et père des personnes jugées y a longtemps été en poste, notamment à un échelon élevé. Le 16 juillet 2018, une femme de 46 ans et ses trois enfants débarquent dans un appartement lillois. L'occupante est prise au dépourvu lorsque ces indésitables investissent son logement.

 

Soupçon d’adultère

 

La famille exige une explication. La personne dont elle instruit le procès a longtemps été considérée comme « une sœur » par la mère, comme « une tante » par la progéniture. Tous soupçonnent à présent cette surveillante de prison, défendue par Tayeb Ismi, d’avoir séduit leur mari et père. Ce dernier est absent. Quelques minutes après le début de cette « descente », il recevra sur son téléphone une photo dégradante de sa collègue.

 

Absente à l’audience de jugement, la plaignante ne s’est pas non plus déplacée pour entendre la sanction décidée à l’encontre de ses anciens amis une semaine plus tard. Il y a quelques années, elle a vécu de très près l’évasion explosive de Redoine Faïd, soupçonné de plusieurs braquages spectaculaires. D’où des traumatismes décrits face à la présidente Audrey Bailleul et à ses assesseurs.

 

Neuf mois de prison avec sursis pour la mère

 

Cette fois, Me Ismi viendra énoncer des troubles plus récents. Ce groupe ayant forcé sa porte l’a, dit-elle, déshabillée et photographiée avant d’adresser le cliché à un collègue, soupçonné d’avoir nourri avec elle une relation extraconjugale. Il est même question de menaces à l’aide de couteaux piochés dans sa propre cuisine. Des soupçons rejetés avec force par Mes Cherifa Benmouffok et Blandine Lejeune.

 

Le procureur Pierre Besse avait souhaité des peines d’amende avec sursis. La sanction sera finalement beaucoup plus lourde. Neuf mois de prison avec sursis pour la mère et son fils de 23 ans, cinq mois, toujours avec sursis, pour deux filles âgées de 27 et 28 ans.

 

 

 

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Soupçonnée de harceler père et enfants à Sainte-Catherine, la mère de famille relaxée

12/07/2022

« Un délit d’amour » ? Une mère de 48 ans a fait face au tribunal correctionnel d’Arras, mardi, soupçonnée de harcèlement moral sur son ex-conjoint et ses trois enfants. On lui reprochait de vouloir désespérément entrer en contact avec sa progéniture.

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 08/11/2019, par Thomas BOURGOIS

 

La frêle quadragénaire s’emporte souvent. Elle pointe du doigt son ex-mari, nie parfois l’évidence… « C’est une mère écorchée vive », la décrit son avocate Me Blandine Lejeune, une ténor du barreau de Lille. « Elle est tout en souffrance », surtout depuis que son ex-époux a demandé le divorce en 2013, dix jours après l’accouchement du petit dernier. Le début de la déchéance.

 

« En six ans, j’ai tout perdu, ma maison, mes économies, ma belle-famille… », lâche-t-elle. Jusqu’à la garde de ses trois enfants. La sage-femme libérale ne les pas amenés à l’école, un matin de 2017. « Le soir même, elle finissait en garde à vue, raconte son avocate. Je n’ai jamais vu ça ! » On ne lui accorde plus qu’un droit de visite médiatisé, en présence d’un travailleur social.

 

« Je me suis sentie humiliée, dégradée. Y’a un moment, j’avais envie de mourir. »

 

La mère de famille ne s’y est jamais résolue. « Je ne vois pas l’intérêt de voir mes enfants 24 heures par an (à raison de deux visites d’une heure par mois). » Elle préférait envoyer des lettres chaque semaine, des colis avec des cadeaux. « Il y en a eu énormément, je tiens à le dire. Ça remplissait mon garage », souffle le père.

 

Elle serait venue plusieurs fois à l’école des enfants ou au domicile de son ex-époux pour les apercevoir dans le jardin, ou leur offrir des pistolets à eau. Cette dernière scène a viré à la violente dispute. Une plainte pour harcèlement moral a suivi. « Mon rôle est quand même de suivre les enfants dans leur éducation. »

 

Un jour, les policiers débarquent à son domicile. Elle brandit une brosse de toilettes dans leur direction. L’arrestation est musclée. Et une plainte pour rébellion s’ajoute sur la pile. « On vous met les menottes, on vous embarque, que vous soyez en nuisette, en culotte… Y’a un moment j’ai pété un plomb, reconnaît-elle. Je me suis sentie humiliée, dégradée. Y’a un moment j’en avais marre, j’avais envie de mourir. »

 

Son avocate fulmine. « Qu’est-ce qu’elle a fait de mal ? Est-ce qu’elle a battu ses enfants ? Est-ce qu’elle les a privés de nourriture ? Non ! (…) Un délit d’amour, c’est ça que vous lui reprochez ? » Elle dénonce « un harcèlement judiciaire ».

 

La plaidoirie fait mouche : le tribunal la relaxe du harcèlement. La mère ne ressort de la salle d’audience qu’avec une amende de 500 euros pour rébellion.

 

 

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Le prêtre Raymond Mbélé reconnu coupable d’agression sexuelle

12/07/2022

 

Ce lundi, le prêtre de la paroisse de Wormhout a été reconnu coupable de l’agression sexuelle d’une paroissienne de 18 ans. Il a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 avec sursis.

ARTICLE PARU DANS NORD LITTORAL, le 07/10/2019, par Nord Littoral 

 

Ce lundi 7 octobre, le prêtre Raymond Mbélé, curé de la paroisse de Wormhout comparaissait devant le tribunal correctionnel de Dunkerque.

 

À la suite d’une plainte déposée par une paroissienne de 18 ans, le prêtre devait répondre de fait d’agression sexuelle sur la jeune femme.

 

Les faits remontent au 29 avril dernier et avaient eu lieu au presbytère de Wormhout, où résidait le prêtre à l’époque. Alors que la jeune femme, en proie à des difficultés personnelles et victime de violences conjugales, passe la journée du dimanche 28 avril chez le curé, elle décide de passer la nuit chez lui.

 

 

" Elle ne m’a pas repoussé, a souri et avait une attitude attirante. Il n’y avait pas d’ambiguïté, quand elle a dit arrête, je me suis arrêté net. »

Raymond Mbélé

 

 

Dans sa déposition, la plaignante a expliqué qu’il lui était déjà arrivé de dormir au presbytère précédemment. Parfois dans la chambre d’amis, voire dans le lit du prêtre, sans qu’il se soit passé quoi que ce soit.

 

 

Deux versions des faits

 

Le lundi 29 avril, vers 9 h 30 alors que le père MBélé et la plaignante ont dormi dans le même lit, l’homme d’église se lève.

 

« Je ne me suis pas débattue et je me suis laissé faire. Je n’avais pas la force morale pour lutter. »

La victime

 

Selon la plaignante, il aurait contourné le lit pour venir l’embrasser et pour lui toucher la poitrine. Surprise et encore à moitié endormie, la victime le repousse.

Le père quitte alors la pièce et va se préparer. Quelques minutes plus tard, il revient dans la pièce. Là, les versions discordent.

 

Lui estime que la jeune paroissienne l’aurait aguiché. Dans « un moment de passion », dixit Raymond Mbélé, l’homme caresse le sexe de la jeune femme, puis pratique un cunnilingus pendant plusieurs minutes jusqu’à ce qu’elle le repousse. La scène s’arrête là.

 

Pour la plaignante, ce rapport n’était absolument pas consenti. Elle explique ne pas avoir réagi immédiatement sous l’effet de surprise.

« Je ne me suis pas débattue et je me suis laissé faire. Je n’avais pas la force morale pour lutter », a-t-elle indiqué aux gendarmes en déposant plainte pour viol.

« J’étais à moitié réveillée et choquée. »

 

 

Devant les juges, Raymond Mbélé reconnaît les faits « mais pas tels qu’ils ont été décrits. Elle ne m’a pas repoussé, a souri et avait une attitude attiranteIl n’y avait pas d’ambiguïté, quand elle a dit arrête, je me suis arrêté net. »

 

Pour le procureur de la République, Sébastien Piève, la position du prévenu, « en qui la victime avait toute confiance », aggrave sa situation. 18 mois de prison, dont 9 avec sursis sont requis à l’encontre du prêtre.

 

 

 

La défense plaide la relaxe

 

Pour Maître Blandine Lejeune, avocate du curé, il faut rappeler une chose : « On juge ici un homme, devant un tribunal laïc et non pas un prêtre. »

 

Selon l’avocate, la jeune plaignante ne pouvait pas ne pas s’attendre à une telle scène.

 

« Cette jeune femme de 18 ans, qui a des relations sexuelles depuis qu’elle a 14 ans, passe au moins deux nuits avec cet homme, dans son lit. Monsieur était en droit d’avoir une attirance pour elle et, un matin, d’avoir une main qui s’égare. »

 

La défense rappelle que selon elle, il n’y a pas eu de contrainte physique ou de violences lors de cette scène et que les faits ne tiennent pas de l’agression sexuelle.

Le tribunal a reconnu coupable l’homme d’église en retenant notamment l’agression par surprise de la victime.

 

Raymond Mbélé a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 avec sursis.

 

 

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L'AVOCATE ET AUTEUR BLANDINE LEJEUNE, MARRAINE DU SALON THEODOLIVRES

12/07/2022

 

L'AVOCATE ET AUTEUR BLANDINE LEJEUNE, MARRAINE DU SALON THEODOLIVRES

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 12/10/2019, par Annick MICHAUD

 

Après l'avocat Emmanuel Pierrat, c'est de nouveau une robe noire qui est l'invitée d'honneur du Salon du livre de Téteghem, Théodolivres. L'avocate pénaliste Blandine LEJEUNE est l'auteur de quatre polars mettant en scène un personnage récurrent, le commissaire Boulart, et se déroulant à Lille. 

 

Une quarantaine d'auteurs seront rassemblés demain à la salle Itsweire. Essentiellement des auteurs de romans ou documents policiers, comme l'ancien flic Daniel Bourdon, le Dunkerquois Ludovic Bertin, Jean-Christophe Macquet, René Charlet, Geneviève Reumaux ou l'organisateur du salon, Jean-Pierre Bocquet. 

 

 

RENCONTRE FORTE

 

Théodolivres ouvre la porte à d'autres genres et à une cause. Cette année, la mémoire des souffrances du peuple iranien sous Khomeini. Le public vivra une rencontre forte avec l'Iranienne Massoumeh Raouf Basharidoust. Dans Un petit prince chez les mollahs, un roman graphique d'une centaine de pages, elle raconte la répression dont ont été victimes les opposants à l'ayatollah Khomeini quand il a pris le pouvoir en Iran. Exilée en France depuis 1981, Massoumeh Raouf Basharidoust évoque cette époque à travers l'histoire de son frère, emprisonné dès son adolescence et tué par le régime des mollahs. 

 

Les amateurs de photos pourront profiter d'une exposition de photos de Pierre Volot, et les gourmands des recettes d'Odile Bazin, alias La Cocotte dans nos colonnes. 

 

 

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Procès du Cuba Libre à Rouen: les parties civiles décrivent "l'enfer"

12/07/2022

 

"Des deux bougies d'anniversaire, on est passé aux flammes de l'enfer": vendredi à Rouen les avocats des parties civiles ont commencé à plaider, au cinquième jour du procès des deux ex-gérants du bar rouennais Cuba Libre, où 14 personnes ont péri dans un incendie en 2016.

 

PARU DANS LE POINT, le 13/09/2019

 

Les victimes fêtaient les vingt ans d'Ophélie dans le sous-sol de 24 m2 de ce bar aménagé sans autorisation en boîte de nuit, lorsque deux bougies du gâteau d'anniversaire, des fontaines à étincelles, ont enflammé le plafond de l'escalier.

 

"De la joie, on passe à l'horreur. Des deux bougies d'anniversaire, on est passé aux flammes de l'enfer", a lancé Renaud de Bezenac, avocat de la famille d'Ophélie, qui a succombé dans l'incendie.

 

Le tribunal juge depuis lundi Nacer et Amirouche Boutrif, deux frères de 40 et 48 ans, pour "avoir involontairement causé la mort" de 14 personnes, mortes asphyxiées, et en involontairement blessé cinq autres grièvement, dans l'incendie de leur établissement, dans la nuit du 5 au 6 août 2016.

 

Ils sont poursuivis pour de nombreux manquements à la sécurité, notamment pour avoir laissée verrouillée l'unique porte de secours du sous-sol, sous-sol dont les plafonds étaient recouverts de plaques de mousse en polyuréthane insonorisante, matière extrêmement inflammable.

 

"La famille est atterrée, elle ne comprendra jamais pourquoi cette porte était verrouillée. Les frères Boutrif ont verrouillé la porte de l'existence de ces quatorze jeunes", a plaidé Me de Bezenac, évoquant la douleur de la famille.

 

"Avec l'issue de secours fermée, c'était clairement un piège", a témoigné mardi Anthony Le Corre, un des pompiers entrés dans la cave du bar où les victimes ont été retrouvées.

 

"Autel mortifère"

 

Durant la semaine, le tribunal a entendu plusieurs témoignages, dont ceux des trois survivants présents dans le sous-sol ce soir-là.

 

"J'ai essayé d'éteindre le feu avec ma chemise (...) mais c'était impossible, déjà, la moitié de l'escalier était en feu. Tout le monde courait à l'intérieur, en bas, c'était la panique", a ainsi expliqué Gauthier, 20 ans au moment des faits.

 

"Dans ce dossier, on ne peut pas dire, c'est la faute à pas de chance. Ce n'est pas le hasard. Les 14 décès sont dus à une succession de fautes toutes aussi coupables les unes que les autres. Une accumulation de fautes comme cela, ça ne peut être que volontaire", a estimé vendredi Rose-Marie Capitaine, avocate des familles de Florian, Donatien et Mavrick, tous trois décédés dans l'incendie. "La porte de secours étaient systématiquement fermée. On a fait d'une cave de danse un autel mortifère", a-t-elle considéré.

 

Blandine Lejeune, avocate de la famille de Sarah, celle qui portait le gâteau avec les bougies, décédée aussi dans l'incendie, évoque "un foyer meurtri". "Cet incendie n'est pas un accident de la vie. Sarah a été arrachée à la vie dans des conditions abominables", a-t-elle dit.

 

Les deux frères, aux casiers judiciaires vierges, sont soupçonnés d'avoir commis une kyrielle de "violations manifestement délibérées d'une obligation de sécurité ou de prudence".

 

Ils encourent cinq ans d'emprisonnement et 76.500 euros d'amende. Le procès, qui a lieu au tribunal correctionnel, doit se terminer mardi.

 

 

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Marchiennes: En état d’ivresse au volant, elle avait tué une cycliste

12/07/2022

 

Jeanne Romanowski, Flinoise de 20 ans, a été condamnée à cinq ans de prison, dont trois avec sursis et mise à l’épreuve, ce mardi. Le 7 mars, sous l’empire de l’alcool, cette jeune automobiliste avait provoqué la mort de Joëlle Piquet (63 ans), qui circulait à vélo sur la D 957 à Marchiennes.

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 06/11/2018 par J.C.

 

 

Comme si elle avait appuyé sur la touche « Reset » de son ordinateur central. Dans un sanglot, à peine audible : « Je ne me souviens pas de grand-chose. J’étais paniquée, je ne sais pas ce qui s’est passé. » Jeanne Romanowski, Flinoise de 20 ans, a tué Joëlle Piquet, le 7 mars vers 19 h 30 (http://www.lavoixdunord.fr/330713/article/2018-03-08/lesquestions-que-l-se-pose-apres-l-accident-mortel de-sec-marais), au lieu-dit Sec Marais à Marchiennes.

 

Joëlle Piquet, conseillère municipale (http://www.lavoixdunord.fr/335257/article/2018-03-14/les-funerailles-de-joelle-piquet-se-derouleront-vendredi-matin), était à vélo, à contresens sur la voie cyclable qui borde la route. Jeanne Romanowski au volant de sa Citroën C3. L’étudiante venait de la gare d’Orchies où elle avait récupéré sa voiture pour rejoindre Flines, après avoir fait le trajet Lille-Orchies en train. Son partiel d’espagnol terminé, elle avait bu des bières avec des copains. Trop. Plus d’un litre. Mais malgré l’alcool, malgré Léo qui lui proposait de venir la chercher à la gare (lire ci-contre), Jeanne a pris le volant. « Je me suis sentie capable alors que je ne l’étais pas. »

 

La C3 zigzaguait depuis plusieurs kilomètres quand elle s’est déportée sur la voie cyclable et a percuté de face la cycliste. La sexagénaire a rebondi sur le pare-brise avant de s’écraser sur de le sol.

 

 

Délit de fuite

 

Jeanne Romanowski n’a jamais freiné. Elle ne s’est arrêtée que deux kilomètres plus loin avant de revenir sur les lieux cinquante minutes après l’accident. À cette heure-là, Joëlle Piquet n’était pas encore morte. « Une femme est en train d’agoniser et vous n’êtes pas auprès d’elle ! », lâche la juge Joly. « Ce n’est pas la faute à pas de chance, ajoute la procureure Coralie Cousty. Ce n’est pas la fatalité mais un comportement irresponsable ! »


Sentiment partagé par Me Lejeune (partie civile) : « Vous avez tellement conscience de l’accident, Mademoiselle, que vous prenez la fuite ! » Tous ont beau insister, Jeanne Romanowski n’explique pas : « Ça aurait pu être ma mère, j’ai conscience du mal que j’ai fait. Mais j’ai beau dire tout ce que je veux, ça ne changera rien. »

 

Les explications manquent tant qu’elles laissent toute la place à la douleur de la famille de Joëlle Piquet. « J’ai entendu une personne qui est dans le déni total de ce qu’elle a fait, lâche Patrick, le mari de la victime. Elle a détruit notre famille, notre projet… j’ai perdu mon moteur. Pour moi, c’est fini alors que j’entends une personne qui veut tout oublier pour repartir. » C’est possible car Jeanne Romanowski doit continuer à vivre malgré tout… et ce ne sera pas simple. « C’ est une femme totalement dévastée », plaide Me Dubois, son avocat. « L’amnésie opportuniste de l’audience, je n’y crois pas. Au moment de l’accident, elle s’est peut-être endormie. Et après, elle est dans un choc tel qu’elle n’a plus de souvenir.» Sauf celui d’avoir tué une femme en prenant le volant après avoir bu. Et ça, aucune touche « Reset » ne l’effacera.

 

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Blessé par balles après avoir foncé sur des policiers à Wattrelos, il vient d'être condamné

12/07/2022

 

Le 11 juin 2017, au terme d'une course-poursuite de Wattrelos à la frontière belge, deux policiers tirent sur un automobiliste fou qu'ils ont vu leur foncer dessus. Après deux ans de détention provisoire, le conducteur était jugé ce jeudi à LILLE. 

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 27/07/2019, par Chantal DAVID 

 

 

Dans la salle d'audience, en début de soirée, la canicule a rendu l'air épais. Sur les bancs du public, il ne reste plus que la compagne de Mehdi Z., Roubaisien de 24 ans. Ils sont ensemble depuis huit ans, elle l'attend, installé dans une nouvelle région pour que le couple démarre une nouvelle vie. 

L'homme du box est calme, poli, athlétique. Il exprime des remords et le regret "d'avoir fait souffrir beaucoup de personnes". Mehdi Z. se présente très différent du chauffard qui, le 11 juin 2017, voulait échapper aux policiers... 

"Coûte que coûte. Peu importe que les obstacles soient matériels ou humains", s'indigne Me Evelyne Ingwer pour quatre policiers en partie civile. 

"Il voulait fuir ses responsabilités", ajoute la procureure Céline Maille. 

"Pourtant vous n'aviez pas un casier de voyou", interpelle le président Jean-Michel Faure, rappelant que le jeune homme a un seul antécédent judiciaire. 

 

 

POLICIERS EN LEGITIME DEFENSE

 

Le 11 juin 2017, Mehdi Z. a trois passagers dans une voiture qu'il sait volée. Il a trouvé un pistolet dans la boîte à gants et n'a aucune intention de s'arrêter à un contrôle de police à Roubaix. Il fonce en directe de Wattrelos, roule sur le trottoirs, emprunte des rues à contresens et des ronds-points à l'envers. La patrouille lâche. Une autre le retrouve pas loin de la frontière. La voiture de police le bloque, jetant une herse dans le passage. Mehdi Z. manoeuvre pour s'échapper. Il reçoit deux balles: l'une lui casse la mâchoire, l'autre lui transperce la poitrine tout près du coeur. Pendant plusieurs jours, il est entre la vie et la mort. L'enquête de l'IGPN a conclu que les policiers, professionnels aguerris, étaient en légitime défense: "Je ne voyais aucune échappatoire. Il fonce et j'étais clairement sur sa trajectoire", dira l'un des deux fonctionnaires qui ont tiré. 

 

 

"Ils m'ont peut-être pris pour un terroriste. A l'époque, je pesais plus de cent kilos, j'étais barbu."

 

 

Au tribunal, Mehdi Z. décrit autrement la scène. Il affirme que les tirs ont précédé sa tentative de fuite: "Il y a eu un premier tir dans le pneu avant droit pour m'immobiliser et tout de suite après le policier qui était de mon côté a tiré. Ca a fait un bruit de fou. J'ai redémarré et je me suis arrêté plus loin." Et d'ajouter: " Le policier qui m'a canardé n'a pas vu que le premier tir venait de son collègue. Ils m'ont peut-être pris pour un terroriste. A l'époque, je pesais plus de cent kilos, j'étais barbu ..."

Me Blandine Lejeune appuie: "Cette version n'est pas contredite par la balistique. Vous n'avez aucune preuve qu'il a foncé délibérément sur les policiers."

 

 

La procureur avait requis trois ans de prison et la révocation de dix mois de sursis. 

L'avocate a plaidé la relaxe pour les violences volontaires et l'indulgence pour le refus d'obtempérer. 

 

 

Le tribunal a finalement condamné Mehdi Z. pour l'ensemble des faits à trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans. Le prévenu qui a déjà passé deux ans en prison est ressorti libre du tribunal mais a l'interdiction de paraître dans la métropole lilloise. 

 

 

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Une famille dévastée par une étrange série de suicides

12/07/2022

 

Une plainte pour provocation au suicide vient d’être déposée contre un homme dont l’ex-femme et le fils de 15 ans ont mis fin à leurs jours à six mois d’intervalle, après qu’un membre de la famille a fait appel à un avocat lillois.

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 16/10/2018, par Em. C.

 

 

Mathéo (*) s’est suicidé le dernier dimanche d’août. Il aurait eu 16 ans il y a quelques jours. « Il s’est pendu au domicile de son père », souffle son oncle, encore submergé par l’émotion. L’adolescent s’est donné la mort dans une commune à la limite de Lille. À l’intérieur d’une maison où il a longtemps fait face à la dureté de son père. Au début de l’année, c’est la mère du jeune homme qui se suicidait. « Elle s’est pendue le 15 février 2018. » À son domicile dans le bassin minier. Une mère et son fils qui se suicident à six mois d’intervalle : l’oncle est persuadé que ce n’est pas le fruit du hasard. « Ma sœur s’est séparée de son mari en 2007, mais il a continué à la harceler. Mon neveu a dû rester vivre chez son père. »

 

 

« La société de transport n’a pas vérifié son casier ».

 

Comment en arrive-t-on à de telles extrémités au sein d’une famille ? L’oncle parle de violences morales. De coups parfois. « Le 10 août, nous avons fait une main courante. Son père a frappé mon neveu. » La culpabilité est là. Elle suinte par tous les pores de sa peau. « On ne s’est rendu compte de rien. Tout ça se passait dans l’intimité de la maison. » Ce vendredi 10 août, Mathéo a quand même eu le temps d’appeler son oncle au secours. « Je me suis interposé. Il est beaucoup plus grand, plus fort que moi, mais il ne m’a pas fait peur. » L’oncle et le neveu finiront ce soir-là au CHR. « Il (le père, l’ex-mari) est connu des services de police. Quand il habitait dans la région lyonnaise, il a renversé deux fillettes. Il a commis un délit de fuite. Il a demandé à ma sœur de dire que c’était elle qui conduisait, parce qu’il bossait dans le transport. Elle a tenu bon. Il a été condamné à une peine de prison. Mais on lui a retiré son permis. On ne lui a pas annulé. Quand il est arrivé dans la région, la société de transports qui l’a embauché n’a pas vérifié son casier », a pu vérifier l’oncle.

 

 

Une plainte déposée pour provocation au suicide.

 

Dans le sillage de cet homme-là, on compte au moins deux autres suicides. « Il a rencontré quelqu’un sur son lieu de travail qui s’est, elle aussi, suicidée. Et puis, il y a sa mère, qui s’est pendue quand il était adolescent. » « Je suis persuadé que si mon neveu et ma sœur se sont pendus, c’est pour que lui aussi soit rongé par la culpabilité. »

 

Cette dramatique histoire de famille est maintenant entre les mains de la justice. La famille de Mathéo et de sa maman a, par le truchement de Me Blandine Lejeune, déposé une plainte pour provocation au suicide et pour harcèlement. « J’ai écrit au procureur de la République le 4 septembre, détaille l’avocate. Soit on nous dit qu’une enquête préliminaire est en cours, soit on classe et auquel cas nous nous constituerons partie civile. »

 

(*) Le prénom a été modifié.

 

 

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Accusé du meurtre de son ex-compagne, un Roubaisien condamné à 4 ans de prison pour avoir frappé sa nouvelle amie

12/07/2022

La famille de Sandra, tuée en 2015, a enfin entendu la voix du meurtrier présumé

 Article paru dans la Voix du Nord, le 24/08/2018, par Chantal David et Geoffroy De Saint Gilles 

 

Hocine H., Roubaisien de 29 ans, était jugé jeudi pour avoir frappé, brûlé et mordu sa compagne. Il risque six ans de prison. Ces violences ont été commises alors que l’homme est mis en cause pour avoir battu à mort Sandra Mazingue, à Hazebrouck, le 1er mai 2015. Il avait été relâché suite à une erreur dans la procédure. Trois ans après, il n’y a toujours pas de date pour le procès devant les assises.

 

 

Ce n’était pas pour la mort de Sandra Mazingue que ses sœurs, Emily et Jessy, accompagnées d’autres membres de la famille, ont assisté au procès d’Hocine H. Mais pour Emily, «  c’était vraiment comme si le tribunal parlait de l’histoire de ma sœur. Il y a énormément de similitudes entre cette victime et Sandra : la persécution, l’emprise, les menaces sur la famille, la jalousie poussée à l’extrême, les coups, la prostitution…  »

Pour la première fois depuis la mort de Sandra il y a plus de trois ans, Emily a entendu le son de la voix d’Hocine H, 31 ans. Compagnon de sa sœur quand elle a été tuée, il est le principal suspect mais il n’a pas été condamné pour ce meurtre. En effet, le 1er décembre 2016, l’homme sort de prison pour être placé en liberté conditionnelle suite à un vice de procédure relevé par son avocat de l’époque, Me Berton.

 

 

« On savait qu’il recommencerait »

 

À l’époque, la famille de Sandra avait remué ciel et terre pour annuler cette décision : «  On l’avait dit à l’époque, clame Emily, on savait que la prochaine femme sur son chemin se prendrait des coups. Et voilà que c’est arrivé. Il faut l’enfermer.  »

 

La famille a tenu à être présente au procès jeudi, «  pour ne pas être oubliée » : «  On voulait montrer qu’on était là, que l’on attend le procès pour Sandra », explique Emily. L’instruction n’est pas encore bouclée. L’avocat d’Hocine H., Me Damien Legrand, a demandé une contre-expertise sur l’état mental de son client. Une demande rejetée mais l’avocat a fait appel. «  Nous espérons un procès aux assises en 2019 mais au regard de l’encombrement au parquet de Dunkerque, ce n’est même pas sûr  », lance Me Blandine Lejeune, qui représente la famille de Sandra. Pour un meurtre, ce temps d’instruction reste dans la moyenne. Pour la famille, le plus douloureux était de savoir que le suspect était en liberté. «  Nous sommes rassurés qu’il soit derrière les barreaux, il faut qu’il y reste jusqu’au procès  », assène Jessy.

 

 

LE COMBAT POUR RECONNAÎTRE UN VIOL

 

 Me Blandine Lejeune, l’avocate de la famille de Sandra, a rendu public le combat qu’elle mène pour que Hocine H. soit mis en examen pour viol. « Je ne comprends pas pourquoi le parquet de Dunkerque ne poursuit pas pour viol, c’est absolument intolérable. Le médecin légiste fait clairement état de traces et d’hématomes qui montrent qu’il y a eu une relation non consentie. » Jusqu’ici, le parquet a répondu à l’avocate que, comme le couple était ensemble, rien ne prouvait que l’acte n’était pas voulu. «  Cette femme a été cassée, broyée et on voudrait nous faire croire qu’elle était consentante, c’est un scandale. Je vais me battre jusqu’au bout, même s’il faut écrire à la secrétaire d’État chargée de l’égalité femmes-hommes. » Pour l’instant, seul le procureur pourrait décider de cette mise en examen avant la clôture de l’instruction.

 

 

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Les juges ont su faire le tri entre la plaisanterie et le harcèlement

12/07/2022

 

A Béthune, un policier a été condamné à de la prison avec sursis pour harcèlement sexuel envers deux collègues.

ARTICLE PARU DANS L'HUMANITE, le 30/07/2018, par Kareen JANSELME

 

 

«C’est un soulagement énorme », reconnaît dans un soupir cette victime découvrant la condamnation de son harceleur sexuel.

Ce verdict l’a enfin délivrée : 4 mois de prison avec sursis pour un collègue gardien de la paix dont les blagues salaces, les propos humiliants, un MMS obscène l’avaient conduite au burnout. Comme une autre consoeur.

 

Depuis, leurs maladies ont été reconnues imputables au service.
Mais comme rarement dans ce genre d’affaire, où seules 5 % des plaintes sont poursuivies, ces femmes ont pu raconter leur détresse et affronter leur harceleur devant une cour de justice.


Certes, la peine prononcée ne représente que la moitié de celle requise par la procureure à Béthune, le 5 juillet dernier (voir notre édition du 9 juillet), et les dommages et intérêts, eux aussi revus à la baisse, ne feront pas oublier l’isolement, l’effondrement, la tentative de suicide.

 

Mais cela reste une victoire.

 


Une procédure disciplinaire est en cours

 

« Nous sommes contents car nous voulions une reconnaissance de la culpabilité, explique Me Blandine Lejeune. On les a crues, elles. Le tribunal a fait le tri entre ce qui pouvait être de l’ordre de la plaisanterie et de l’ordre du harcèlement sexuel. Quant au quantum de la peine, ça regarde le parquet et les juges, mais ce n’est pas une petite peine non plus. Ils n’ont pas pris les choses à la légère. Une peine de prison avec sursis, c’est signifier à cet homme qu’en cas de récidive il risque de la prison ferme. »


Lors des réquisitions, la procureure n’avait pas demandé d’interdiction professionnelle pour cet agent de police. Sa condamnation sera exclue du bulletin numéro 2 de son casier judiciaire, et ne nuira donc pas à sa progression de carrière. Pour autant, une procédure disciplinaire est en cours, dépendant en partie de cette décision du tribunal correctionnel.

 

« Le verdict me convient, il est à la mesure de la réalité, assure l’avocate de la défense. Le harcèlement a été reconnu mais remis dans un contexte réel. Il est normal de dire à cet homme qu’il n’avait pas mesuré la réalité de l’impact de ses âneries.» Si Me Corinne Spébrouck reconnaît l’usage de « blagues pas fines, ras des pâquerettes », elle estime encore que l’affaire a été instrumentalisée par l’une des plaignantes, et que l’autre nourrissait « un fond dépressif ».

Pour autant, son client ne fera pas appel, assure-t-elle. Craindrait-il une aggravation de la sentence ? « S’il ne fait pas appel, reprend Me Lejeune, mes clientes se contenteront du verdict, même si elles n’ont pas obtenu de gros dommages et intérêts. L’argent ne les a jamais motivées, contrairement à ce que prétendait le prévenu pendant le procès. Ce n’était pas ça leur combat. Elles ont aussi agi pour toutes celles qui n’osent pas parler et qui subissent la dégradation de leurs conditions de travail : rappelons que ces deux femmes étaient en arrêt et c’est le médecin du travail qui a saisi initialement l’IGPN. »

 


La brigadière a déjà demandé sa réaffectation

 

Si la jeune agente de sécurité a décidé d’arrêter ce métier, la brigadière, elle, a déjà demandé sa réaffectation, mais dans un autre « bureau, sans stress, sans enjeu, pour repartir de zéro ». Elle espère juste ne pas attendre des années son inscription au tableau des avancements.
En janvier 2017, elle avait réussi l’examen de brigadier-chef. Puis il y a eu les arrêts de travail. Mais surtout, elle a porté plainte contre son administration pour ne pas l’avoir protégée. Une enquête interne de la police confirme le manquement grave de sa hiérarchie à la suite du harcèlement moral subi malgré ses signalements. Son combat n’est pas terminé.

 

 

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Harcèlement sexuel dans la police, dix mois avec sursis requis contre l’accusé

12/07/2022

 

Après plus de quatre heures d’audience au tribunal de Béthune, la décision sur l’affaire de harcèlement sexuel dans la police a été mise en délibéré au 26 juillet. Le procureur a requis dix mois avec sursis contre le policier qui a été accusé par ses deux collègues.

ARTICLE PARU DANS LA VOIX DU NORD, le 05/07/2018, par Sophie Filippi-Paoli

 

 

Il hésite, se contredit parfois : oui, finalement, une femme lui a déjà dit stop, c’est vrai mais ils s’entendaient bien. De toute façon, lui, il ne comprend pas ce qu’il fait là, il voulait juste rigoler et, «  mettre l’ambiance  ». L’audience au tribunal de Béthune a duré plus de quatre heures et, pourtant, il est difficile de savoir ce que pense vraiment ce gardien de la paix de 49 ans, d’une carrure imposante mis en cause par ses deux collègues pour harcèlement sexuel.Certes, il reconnaît certains propos mais nie avoir eu tout comportement déplacé.

 

On est en 2016, dans le bureau détaché du commissariat de Douai. L’une des plaignantes, qui a déjà témoigné dans la Voix du Nord, est cheffe de bureau et raconte des propos salaces  : «  Je vais te la claquer sur le bureau  », des comportements déplacés  : «  Il a dégrafé son pantalon  », et une photo obscène reçue sur son téléphone. L’autre victime, une adjointe de sécurité dans la vingtaine, se dit «  écœurée par le monde de la police  » et rapporte le même genre de phrases et de comportements. Tout comme la femme de ménage du bureau qui n’a pas voulu porter plainte mais était présente à l’audience pour soutenir les policières. Les deux collègues masculins font, eux, état dans leurs dépositions de commentaires « souvent vulgaires  ».

 

« Son comportement a été obscène, dégradant, humiliant »

 

Et, comme l’a rappelé Me Lejeune leur conseil, l’actuel arrêt maladie des deux plaignantes a été jugé imputable au service. «  Son comportement a été obscène, dégradant, humiliant, a martelé l’avocate lors de sa plaidoirie. «  Et le dépôt de plainte pour ces deux femmes a été un parcours du combattant. C’est dur de parler lorsqu’on est dans la police.  »

 

Pour Me Spebrouck, avocate de la défense, les comportements déplacés de l’accusé n’ont jamais eu de témoin direct : «  C’est sa parole contre la leur.  » Et si les témoignages du bureau détaché sont accablants, ceux du commissariat de Douai, où le policier a travaillé, sont à décharge. «  On parle de quelqu’un de rigolo, qui est un bon collègue, fournit un travail exemplaire et aucune femme ne s’est plainte de lui. Il faut faire la part des choses, mon client ne doit pas servir d’exemple.  » La procureure, elle, a estimé que l’on était bien dans une infraction pénale et a requis dix mois avec sursis. 

 

 

Le jugement a été mis en délibéré au 26 juillet.

 

 

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Nord: les pompiers condamnés pour négligence après un AVC mal diagnostiqué

12/07/2022

Le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Nord et l'hôpital de Roubaix ont été condamnés mercredi par le tribunal administratif de Lille à verser plus de 300.000 euros à une victime d'un AVC prise en charge tardivement en 2012.

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Cabinet d'avocat à Lille - Cabinet Blandine LEJEUNE

12/07/2022

Construit sur de solides bases juridiques, le Cabinet Blandine LEJEUNE englobe compétence et professionnalisme.

Il vous conseille, vous assiste et vous défend dans les domaines du droit pénal, droit de la famille et du droit de la réparation des préjudices corporels.

Situé au 28 Avenue du Peuple Belge, le Cabinet est installé a proximité immédiate du Tribunal de Grande Instance de Lille.

Pour toute question, n’hésitez pas à prendre contact par mail ou par téléphone au 03.20.06.65.75, le secrétariat est joignable du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 14h00 à 19h00.

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Blandine Lejeune

Avocate depuis 1987, Blandine LEJEUNE a acquis une solide experience dans la défense pénale des auteurs et victimes d’infractions.

 

Elle s’est très rapidement illustrée dans des dossiers sensibles et médiatiques tels que l’affaire Ida BEAUSSART dans laquelle elle a obtenu l’acquittement de cette jeune fille accusée du meurtre de son père néonazi ; l’affaire d’Outreau ; l’affaire des frères JOURDAIN dans laquelle elle a assisté les quatre familles endeuillées suite au meurtre de leurs filles ; l’affaire dite du THEATRO ; l’affaire du BATACLAN dans laquelle elle assiste de nombreuses victimes ; …

 

Blandine LEJEUNE plaide régulièrement devant les tribunaux correctionnels et les cours d’assises dans la région des Hauts de France, et sur l’ensemble du territoire national.

 

Parallèlement à son activité pénale Blandine LEJEUNE a également développé une grande maîtrise du contentieux familial et des litiges relatifs aux préjudices corporels.

 

Elle est l’auteure d’un essai autobiographique « Une femme parmi les hommes : profession, avocate pénaliste » et de quatre polars, publiés chez Ravet-Anceau, dans la collection « Polars en Nord » : « Embrouilles lilloises »,  « Dernier tango à Lille », « Scandaleuse », « Secret d’automne ».

David Dhote

David DHOTE est titulaire d’un Master II Études Pénales et Criminelles et d’un Certificat d’études pénales et criminelles de l’Institut de Criminologie de Lille.

 

Il intervient principalement au sein du cabinet en droit pénal général, droit pénal des affaires et droit pénal des mineurs, et dans les litiges relatifs aux préjudices corporels.

 

En matière pénale, il assiste les auteurs et victimes d’infractions à tous les stades de la procédure pénale, de l’audition libre ou de la garde à vue, jusqu’aux juridictions de jugement.

 

Il est également aux côtés de Maître Blandine LEJEUNE devant les juridictions pénales et principalement devant les cours d’assises.

 

En matière corporelle, il accompagne aux côtés de Maître Blandine LEJEUNE les victimes du début à la fin du processus d’indemnisation, les préparant et les accompagnant notamment aux expertises.

Thomas Sebbane

Thomas SEBBANE est titulaire d’un Master II Études Pénales et Criminelles et d’un Certificat d’études pénales et criminelles de l’Institut de Criminologie de Lille.

 

Il enseigne le droit pénal général et la procédure pénale au sein de l’Université de Valenciennes, ainsi que le contentieux des étrangers à l’Université de Lille 2.

 

Il intervient principalement au sein du cabinet en droit pénal général, dans les litiges relatifs aux préjudices corporels ainsi qu’en droit des étrangers.

 

En matière pénale, il assiste les auteurs et victimes d’infractions à tous les stades de la procédure pénale, de l’audition libre ou de la garde à vue, jusqu’aux juridictions de jugement.

 

Il est également aux côtés de Maître Blandine LEJEUNE devant les juridictions pénales et principalement devant les cours d’assises.

 

En matière corporelle, il accompagne aux côtés de Maître Blandine LEJEUNE les victimes du début à la fin du processus d’indemnisation, les préparant et les accompagnant notamment aux expertises.

 

Dans le cadre du droit des étrangers, il réalise les démarches nécessaires à l’obtention d’un titre de séjour ou d’un visa, conteste les mesures d’éloignement telles que les obligations de quitter le territoire français, propose son assistance pour les demandes regroupement familial et intervient également en matière de nationalité française.

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Cabinet
Blandine Lejeune

28, avenue du Peuple Belge
59000 Lille

03 20 06 65 75

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Du Lundi au vendredi
de 8h30 à 12h30 et de 14h à 19h